Les 24 mois fixés par les autorités maliennes comme durée de la transition dans ce pays ne sont pas négociables, a annoncé vendredi dernier le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga à près d’un millier de personnes réunies sur la Place de l’indépendance à Bamako pour demander le retrait du Mali de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO).
Une manifestation initiée par un collectif réunissant des associations, des syndicats et d’autres organisations de la société civile du Mali. Sur place, une lettre ouverte a été remise au Premier ministre Choguel Kokalla Maïga pour le président de transition malien, colonel Assimi Goïta.
Le collectif y a dénoncé «les acharnements insensés» des chefs d’États de la Cédéao qui sont devenus aujourd’hui «de véritables valets français à la solde du président français Emmanuel Macron» ; la décision des dirigeants de l’organisation sous-régionale de «maintenir les sanctions» en dépit de l’avis de la cour de justice de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) demandant leur suspension…
Pour le collectif, il est aujourd’hui «inconcevable» que le Mali «puisse continuer à payer pour son combat contre l’impérialisme, le néo-colonialisme français à travers des institutions sous régionales qui, malheureusement, ne répondent plus aux normes préétablies par les initiateurs». C’est pourquoi il a souhaité l’arrêt immédiat des missions de la Cédéao dans le pays ; le retrait pur et simple du Mali de cette organisation ; la création d’une monnaie nationale symbole de souveraineté ; la fermeture puis la nationalisation de toutes les entreprises et sociétés françaises au Mali ; le non renouvellement sous aucun prétexte du mandat la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) et la «révision intelligente» de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali.
Lors du sommet extraordinaire du vendredi dernier (26 mars) à Accra (Ghana), les dirigeants de la Cédéao ont renouvelé les sanctions prises le 9 janvier dernier contre le Mali en exigeant que les autorités de transition du pays fassent un choix entre 12 à 16 mois pour le nouveau chronogramme de la période de transitoire. Ce que Bamako a catégoriquement refusé en proposant un chronogramme incompressible de 24 mois. A noter que le Mali est membre fondateur de la Cédéao, une organisation intergouvernementale ouest-africaine créée le 28 mai 1975.
Naby
Le Matin