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Madagascar: les difficultés endurées par la filière cacao

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À Madagascar, le cacao est à l’honneur du salon de la gastronomie qui se tient jusqu’à ce samedi 2 octobre à l’Alliance Française d’Antananarivo. Vendredi 1er octobre, des conférences ont réuni différents acteurs du secteur. Malgré son fort potentiel et sa renommée mondiale, la filière cacao peine à se renouveler et à se développer sur la Grande Île. Madagascar n’est que le 20e producteur mondial.

Dans le nord-ouest de Madagascar, la vallée du Sambirano produit 90% du cacao malgache. Mais les planteurs sont confrontés à des obstacles qui les démotivent :

« Un des problèmes qui fait que les planteurs n’arrivent pas à produire c’est l’accès dans leur zone de plantation. Chaque année, la route est toujours dégradée donc on n’arrive pas du tout à évacuer la production, explique Herdmane Harisona, agronome. Donc, on est toujours obligé de ne pas vraiment s’investir dans cette production de cacao même si c’est du cacao fin. Actuellement, il y a le projet de la Banque Mondiale qui fait que l’on améliore la route, mais c’est un décapage et un nivellement de la route en terre et dès que la pluie va venir au mois de décembre, on ne sait pas dans quel état elle sera. »
Un prix d’achat bas et besoin de nouveaux cacaoyers
« Mais l’évacuation de la production, c’est toujours le problème, pointe aussi l’agronome. En plus de ça aussi, le prix d’achat est fixé par les collecteurs. Si vous ne voulez pas leur vendre alors vous allez évacuer comment ? Donc, on est obligé de vendre à ce prix-là ». Acheté entre 4 000 et 6 000 ariarys le kilo, aux planteurs soit entre 90 centimes et 1,30 euro, ce prix très bas fait aussi baisser la qualité du cacao.

Le vieillissement des cacaoyers qui ont entre 50 et 60 ans chez la majorité des planteurs fait aussi chuter la productivité et le défi pour redensifier les plantations est de taille, selon Jidor Kalo, chef de la station du Centre National de la Recherche Appliquée au Développement Rural (FoFiFa) à Ambanja, dans le nord-ouest du pays.

« Il faut faire soit une redensification ou une régénération. C’est ça le problème pour les producteurs, car nous avons très peu de techniciens pour faire appuyer les paysans. Quand un cacaoyer est vieux, sa productivité diminue et il devient aussi très sensible aux attaques des parasites et aux maladies. Il faut recruter des nouveaux techniciens pour sillonner la brousse. Avant, dans chaque commune, il y avait un vulgarisateur, mais actuellement, à Ambanja par exemple, seulement 5 ou 6 personnes s’occupent de 20 communes, rappelle Jidor Kalo. On a besoin de gens qui restent sur les lieux avec les planteurs. Il y a aussi un manque de moyens. Par exemple, si on produit 100 000 plants à Ambanja, comment on va les évacuer vers les producteurs ? Actuellement, on a essayé de créer des pépinières délocalisées, dans le Haut Sambirano à 50 ou 70 kilomètres d’Ambanja pour faciliter l’approvisionnement des planteurs. »
« On veut doubler ou tripler le nombre de pépinières villageoises »
Pour le directeur de la station du FoFiFa à Ambaja, il faut plus de pépinières pour espérer redensifier les plantations : « La plantation de cacao se déroule de décembre à avril pendant la saison pluvieuse donc c’est très difficile de transporter les plants qui sont déjà très fragiles. On peut mettre deux ou trois jours sur la route. On a déjà installé cinq pépinières dans le Haut Sambirano avec l’appui de différents projets, mais c’est encore médiocre. Dans l’avenir, on veut doubler ou tripler le nombre de pépinières villageoises pour faciliter l’approvisionnement. »

Le développement des plantations de cacao dans l’est du pays pourrait aussi faire tripler la production malgache, soulignent les techniciens.

RFI

 

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