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Madagascar: le vice-président de la Céni démissionne

Après 15 jours de polémique, le président de la Céni Hery Rakotomanana (au centre) a annoncé la démission du vice-président de l’institution, à Antananarivo, le 12 mars 2020. RFI/Laetitia BEZAIN
Texte par :
RFI
Avec notre correspondante à Antananarivo, Laetitia Bezain
A Madagascar, c’est peut-être la fin de la polémique sur les numéros de carte d’identité. La Commission électorale nationale indépendante a annoncé jeudi 12 mars la démission de son numéro 2, Thierry Rakotonarivo. Il y a 15 jours, ce dernier avait déclaré qu’un peu plus d’un millions d’électeurs possédaient les mêmes numéros de cartes d’identité. Une annonce faite dans le cadre d’un rapport sur l’état de la liste électorale. Mais quelques mois seulement après l’achèvement d’un cycle électoral, cette annonce a suscité un tollé tant du côté de l’opposition que du pouvoir en place.

Après deux semaines de polémique, Thierry Rakotonarivo a décidé de quitter son poste de vice-président de la Céni. Jeudi, le président de l’institution Hery Rakotomanana qui avait demandé sa destitution auprès de la Haute Cour Constitutionnelle en a précisé les raisons. « C’est la seule démarche qui puisse corriger les erreurs et ramener le calme à Madagascar. Le grief que nous lui faisons, c’est d’avoir livré des informations qui n’ont pas eu I’aval du Bureau Permanent de la Céni et qui ont mené à des troubles », a-t-il déclaré.

Le numéro 1 de la Céni ne dément toutefois pas l’information donnée par son ancien vice-président. « L’existence d’électeurs différents qui ont le même numéro de carte d’identité n’affecte en rien les résultats des scrutins. La Céni n’avait pas dissimulé cette anomalie, mais a adopté une posture prudente sur la communication pour éviter justement des troubles. Nous invitons tous les acteurs du processus électoral à adopter une posture pondérée pour que la paix revienne dans notre pays. »

Thierry Rakotonarivo: « Je ne supportais plus »

Contacté, l’ancien vice-président de la Céni a indiqué que « l’objectif initial de sa déclaration était la transparence ». « Je n’ai pas reçu de pression de qui que ce soit pour démissionner, mais c’est la pression de l’ambiance actuelle qui m’a fait prendre cette décision. Je ne supportais plus », précise-t-il.

Depuis 15 jours, cette anomalie des cartes d’identité est sur-interprétée tant par l’opposition, qui réclame l’annulation de toutes les élections organisées depuis 2018, que par le régime en place qui à travers ses médias a qualifié Thierry Rakotonarivo de « déstabilisateur » et demandé la dissolution de la Céni.

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