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Madagascar: le président de la Céni sortante fait le bilan de son mandat

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Leur mandat a pris fin le 27 octobre dernier. A Madagascar, les 9 membres du Bureau permanent de la Ceni, la Commission électorale nationale indépendante devraient céder leur place à leurs successeurs ces prochains jours, après six années – mouvementées – passées au sein de l’institution.Maître Hery Rakotomanana, futur ex-président de la Céni, fait le bilan de son mandat et prodige des conseils à l’équipe remplaçante.

Six années éreintantes. « Six années de tensions », nous confie Hery Rakotomanana, à l’aune de son départ. L’homme qui aura supervisé 5 élections nationales (deux élections sénatoriales, une présidentielle, une législative et une communale), traversé une crise politique (en avril 2018), et perdu l’un de ses bras droits, démissionnaire après avoir provoqué une tempête médiatique, admet sans détour que le véritable point noir de son mandat aura été la liste électorale.

« On est encore dans le système alpha numérique. Donc ce sont les écritures des chefs fokontany (les chefs de quartier, NDLR) qui sont à la base de l’enregistrement des électeurs. Des documents manuscrits. Mais là désormais, je pense qu’il faut basculer vers la biométrie ou un système plus performant pour améliorer la liste électorale, c’est vital ! Parce que même si l’on change 100 fois l’organe de gestion des élections, le problème reste le même si on ne change pas le système. »

Un changement pour plus de transparence, qui a plusieurs fois été réclamé. En vain. Le président parle de « blocage politique ».

« Le problème, c’est qu’on a besoin d’une volonté politique pour le faire, puisqu’il faut changer le cadre légal. Il faut aussi des financements. Nous avons connu deux régimes politiques depuis 2015. Mais jusqu’ici, on n’a pas trouvé les moyens adéquats pour avancer dans ce sens. Nous avons échoué sur ces deux points. Sur la liste électorale, et sur le cadre légal. »

L’autre enjeu, avance-t-il, c’est de renforcer l’éducation électorale.

« La preuve, c’est que sur les dernières élections, on a eu en moyenne un taux de participation de 40% donc c’est encore insuffisant. »

Hery Rakotomanana milite également pour accorder le droit de vote à la diaspora. « Une décision pour une vraie démocratie » explique-t-il. Ravi de céder sa place, il aspire à reprendre ses fonctions d’avocat au barreau de Madagascar, dans sa région d’origine, le Lac Alaotra.

RFI

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