Lutte contre le travail des enfants : 22 681 enfants travailleurs âgés de 5 à 17 ans recensés par le programme TPAE
Meguetan Infos
Le programme « Travail pas affaire des enfants » intervenant dans les régions de Sikasso et Bougouni dit avoir recensé 22 681 enfants travailleurs âgés de 5 à 17 ans dans les sites d’orpaillages et les champs de coton.
Ces chiffres ont été révélés par les responsables de ce programme lors de la quatrième rencontre trimestrielle du cadre interministériel de lutte contre le travail des enfants tenue, le 22 et 23 décembre 2022, à Bamako. La rencontre a regroupé les représentants du ministère de la justice et les organisations de la société civile travaillant dans le domaine de la défense des droits des enfants. L’objectif visait à renforcer les actions du comité directeur national sur la protection des enfants et la lutte contre les pires formes de travail des enfants dans les sites d’orpaillages et les champs agricoles. Le programme TPAE est mis en œuvre dans les cercles Sikasso, de Kadiolo et de Bougouni. Et c’est sur ces trois localités que le programme a recensé 22 681 enfants travailleurs âgés de 5 à 17 ans dans les sites d’orpaillages et les champs agricoles.
Selon le coordinateur du programme au sein de l’ONG Save The Children, Vincent Dembélé, le travail des enfants dans les sites d’orpaillage et les champs agricoles est motivé par plusieurs causes. Il s’agit, selon toujours lui, par le niveau élevé de la pauvreté des ménages, le désintérêt des parents pour l’école, la pratique précoce de l’orpaillage par les enfants, l’attirance précoce de certains enfants pour l’argent…
Ces raisons n’ont pas sans conséquence pour les enfants. Elles contribuent à l’échec scolaire, les maladies, notamment celles sexuellement transmissibles. « Les enfants en contact des produits dangereux dans les sites d’orpaillage sont victimes des maladies comme le cancer, l’insuffisance rénale, les maladies respiratoires, de cœur, la folie et même la mort », souligne le coordinateur du programme. Le Mali a ratifié plusieurs instruments internationaux tels que les conventions 138 relatives de l’âge d’accès au travail et 182 relatives aux pires formes du travail des enfants de l’Organisation international du travail. La ratification de ces conventions peinent à prévenir le travail des enfants.
D’après la représentante du ministère de la justice, Mme Traoré Djénéba Diakité, il est établit au Mali que bien que le travail des enfants soit interdit pour les moins de 14 ans par le code du travail et les travaux difficiles ou dangereux pour les moins de 18 ans, environ un enfant sur trois est obligé de travailler au Mali souvent dans des conditions précaires.
Pour elle, la majorité de ces enfants travaillent comme des aide-ménagères dans l’agriculture et dans les mines s’exposant du coup aux dangers, aux maladies et aux blessures liées au travail. Les organisations de défense des droits des enfants estiment que plusieurs d’entre eux n’arrivent pas à mener une scolarité en parallèle de leur travail et abandonnent l’école. Malgré la ratification des accords internationaux et régionaux, le trafic et la traite des enfants restent une véritable problématique avec des milliers d’enfants maliens vendus ou exploités dans les champs de coton, café et cacao dans les pays voisins comme la Côte d’ivoire et le Ghana.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net
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