L’UNICEF dans son rapport sur la situation éducative en Afrique de l’ouest et centrale : « La vie d’un enfant déscolarisé est une tragédie faite de potentiel non réalisé et d’opportunités manquées »
Dans un rapport de 18 pages intitulé « L’éducation en péril en Afrique de l’ouest et centrale », l’UNICEF décrie la fermeture des écoles dans ces parties du continent à cause des attaques terroristes. Il invite au respect des engagements faits pour le respect du droit à l’éducation des enfants et dégage les conséquences de l’interruption scolaire d’un enfant.
« L’éducation en péril en Afrique de l’Ouest et Centrale », tel est l’intitulé d’un rapport du Fonds des Nations Unies pour l’enfance, UNICEF, parut en ce mois d’août. Il s’agit d’un document à travers lequel l’interruption des programmes scolaires en Afrique de l’ouest et centrale en raison de l’insécurité est décriée.
Le nombre d’écoles fermées a triplé en juin
Le nombre d’écoles touchées par les conflits armés a triplé entre 2017 et juin 2019 selon ce document. « En juin 2019, 9 272 écoles étaient fermées dans huit pays de la région, situation affectant plus de 1,91 million d’enfants et près de 44 000 enseignants », lit-on dans ce rapport. Un chiffre qui contribue à accroitre le taux d’enfants en âge d’être scolarisé.
Selon l’UNICEF, la moitié des écoles fermées à cause des attaques se situe dans le nord-ouest et le sud-ouest du Cameroun avec « 4 437 écoles fermées dans ces zones en juin 2019, privant de scolarisation plus de 609 000 enfants ». Le Burkina se retrouve avec un taux de fermeture de plus de 2000 écoles contre plus de 9000 au Mali en juin 2019. C’est seulement dans le bassin du lac Tchad (Cameroun, Nigéria, Niger et Tchad) où le taux de fermeture par rapport à l’année dernière reste stable. Il passe de « 981 à 1 054, entre la fin de 2017 et juin 2019 ». « Entre avril 2017 et juin 2019, dans les pays du Sahel central – Burkina Faso, Mali et Niger –, les fermetures d’écoles attribuables à la violence ont été multipliées par six, passant de 512 à 3 005 », lit-on dans ce document.
L’UNICEF attire les attentions sur les conséquences de l’interruption scolaires pour un enfant ainsi que pour toute la nation. C’est ainsi que le Fonds des Nations Unies pour l’enfance avance entre autres méfaits de cette situation : l’élargissement du rang des terroristes par les enfants, des grossesses non désirées avec des conséquences sanitaires, etc. Bref, elle sacrifie l’avenir des enfants d’Afrique de l’ouest et centrale. « Sans éducation, les enfants seront aux prises avec un avenir dépourvu d’espoir. La vie d’un enfant déscolarisé est une tragédie faite de potentiel non réalisé et d’opportunités manquées», précise-t-on avant de déplorer le fait qu’après trente ans de l’adoption de la Convention relative aux droits de l’enfant par les gouvernements du monde, « le droit à l’éducation est en péril aujourd’hui dans des communautés touchées par des conflits en Afrique de l’ouest et centrale ».
Les Nations Unies à l’œuvre
L’UNICEF se dit convaincu que dans un État où des conflits persistent, l’éducation ne doit aucunement être facultative, elle devient au contraire une nécessité vitale afin de permettre aux enfants d’acquérir suffisamment de compétences « pour devenir des adultes responsables et productifs ». C’est conscient de cela que l’UNICEF mène plusieurs actions dans les pays où les attaques terroristes visant les écoles, les élèves voire les maitres, ont occasionné la fermeture des classes. Parmi ces actions, nous avons entre autres : la diffusion de programmes radiophoniques aux enfants afin qu’ils ne perdent pas les compétences déjà acquises, des soutiens psychologiques se font également ainsi que la mise à disposition des centres d’apprentissage aux scolarisés ainsi qu’aux non scolarisés, des plaidoyers ainsi que des sensibilisations et des soutiens en matériels pédagogiques, etc.
Le respect des engagements
Toutefois, l’UNICEF invite les gouvernements ainsi que les groupes armés à adhérer à la Déclaration de sécurité dans les écoles signée en 2015 à Oslo. Une Déclaration qui bannit « l’utilisation des écoles à des fins militaires ». En effet, il s’agit d’« un engagement politique visant à mieux protéger les élèves, les enseignants et les écoles durant les conflits armés, à favoriser la poursuite de l’éducation en temps de guerre et à prendre des mesures concrètes pour éviter l’utilisation des écoles à des fins militaires ».
Sans l’éducation, c’est l’avenir de toute la nation qui se trouve compromise. Rien ne doit alors empêcher la bonne tenue de cette pratique.
Fousseni TOGOLA
Source : Le Pays