DNIPRO/KYIV (Reuters) – L’Ukraine a exhorté ses alliés à accélérer leurs livraisons d’armes, alors que l’attaque meurtrière contre un immeuble résidentiel de la ville de Dnipro a fait 40 morts et que les troupes ukrainiennes subissent une pression accrue sur le front oriental.
Selon l’état-major de l’armée ukrainienne, la Russie a lancé plus de 70 attaques à la roquette au cours des dernières 24 heures.
Les forces russes ont bombardé plus de 15 localités près de Bakhmout, dans l’est de la région de Donetsk, dont la ville de Soledar, où la Russie et l’Ukraine se livrent une guerre de tranchées acharnée depuis des semaines, a ajouté l’état-major mardi.
Les bombardements russes incessants ont complètement détruit la ville de Bakhmout et fortement endommagé la ville d’Avdiivka, dans le centre de la région de Donetsk.
“Des combats très violents se poursuivent dans les deux secteurs clés de (…) Bakhmout et Avdiivka”, a déclaré Oleh Zhdanov, analyste militaire ukrainien, sur YouTube.
“L’ennemi attaque constamment et 24 heures sur 24. Et nous essayons de maintenir nos positions. Les troupes russes sont actives la nuit – nous avons grand besoin d’équipements de vision nocturne.”
Reuters n’a pas été en mesure de vérifier les rapports sur le champ de bataille.
Le président ukrainien Volodimir Zelensky a déclaré dans son allocution vidéo lundi soir que l’attaque de Dnipro illustrait la nécessité de décisions plus rapides et mieux coordonnées sur les livraisons d’armes à Kyiv.
Les pays occidentaux ont fourni régulièrement des armes à l’Ukraine depuis l’invasion des forces russes le 24 février dernier, mais Volodimir Zelensky et son gouvernement insistent sur le fait qu’ils ont besoin de chars.
La Grande-Bretagne a confirmé lundi qu’elle allait envoyer 14 chars Challenger 2 et d’autres équipements, dont des centaines de véhicules blindés supplémentaires et des missiles de défense aérienne avancés.
L’Allemagne est sous pression pour envoyer des chars Leopard 2 à l’Ukraine, mais son gouvernement affirme que ces chars ne devraient être fournis que s’il y a un accord entre les principaux alliés de Kyiv, notamment les États-Unis.
Oleski Danilov, secrétaire du Conseil de sécurité ukrainien, a également évoqué lundi soir la nécessité d’accélérer les livraisons d’armes car le gouvernement s’attend à ce que la Russie lance une “poussée finale” qui pourrait avoir lieu en mars, soit un an après les début du conflit.
Le secrétaire américain à la défense, Lloyd Austin, doit accueillir les alliés sur une base aérienne en Allemagne vendredi pour discuter d’une aide supplémentaire pour l’Ukraine.
(Reportage des bureaux de Reuters, rédigé par Grant McCool ; Version française Kate Entringer, édité par Blandine Hénault)
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