Lt-Colonel Sapeur-Pompier Bakary Dao de la Direction de la Protection Civile : « En 2020, les mototaxis sont impliquées à 78% des accidents de circulation à Bamako »
Meguetan Infos
Depuis des années maintenant, les Motos-Taxis ont fait leur entrée dans la circulation routière malienne pour le service de transport des personnes, en plus des Taxis, des Sotrama et des Tricycles. Ainsi, ces engins à deux roues ont vite été adoptés par les maliens, particulièrement ceux de la capitale. Ce, pour sa rapidité et son prix abordable. Néanmoins, le hic de cette affaire de Motos-Taxis est son implication de la plupart des accidents de circulation, soit 78%. C’est ce qui ressort du rapport annuel d’activité de la Direction Générale de la Protection Civile de 2020, selon le Sous-Directeur des Opérations de Secours et d’Assistance dudit service, le Lieutenant-Colonel Sapeur-Pompier Bakary Dao.
« Nos constats sont amers parce que, quand on se réfère sur les données statistiques de 2020. De janvier à décembre, on constate que les Motos-Taxis sont grandement impliquées dans les cas d’accidents surtout les cas atroces » tel a été le propos liminairedu Lt-Colonel Dao, en réponse à nos questions. En se référant toujours sur le rapport d’activité de la Direction Générale de la Protection Civile de 2020, il argumente que sur le nombre de cas d’accidents, les motos en général sont impliquées pour 3.636 cas et parmi cela, 2.836 sont causés par les Mototaxis, soitprès de 78%, avant d’ajouter qu’actuellement les Motos-Taxis font beaucoup d’accidents, même mortels.
Parlant des cas de décès, il affirme qu’en 2020, d’après ce rapport, 676 personnes ont perdu la vie au cours des accidents de circulation en général, parmi lesquelles 460 sont décédées dans les accidents des engins à deux roues et dans ce nombre, 359 ont péri dans les accidents de Motos-Taxis. « Non seulement, les motos à deux roues sont tellement impliquées dans des cas de décès des accidentés, mais surtout en particulier les Motos-Taxis. Vraiment c’est horrible »a-t-il déploré.
Pour la réduction des cas d’accidents, le Lieutenant-Colonel Dao a informé qu’il est mis en place une plateforme dénommée ‘’Plateforme Nationale de Réduction des Risques de Catastrophe’’ dont le Secrétariat est tenu par la Direction Nationale de la Protection Civile qui regroupe beaucoup de services. Au-delà de cela, il a fait savoir qu’ils ont pensé à former et à sensibiliser non seulement les Motocyclistes, même ceux qui ont les véhicules, les chauffeurs et les syndicats des chauffeurs. « Notre formation n’est pas pour éviter, mais au cas ou il y a l’accident, comment anéantir les séquelles sur la vie de l’individu. C’est pourquoi ces gestes de premier secours doivent être donnés non seulement aux chauffeurs des véhicules à quatre roues, mais aussi aux chauffeurs de Motos-Taxis et aux conducteurs de motos….Et nous avons accompagné l’ANASER à la semaine de sensibilisation à l’occasion de la Journée des Accidents de Circulation dont cette structure est le noyau. On a passé des moments avec l’ANASER pour enseigner des bons comportements à adopter aux usagers de la route sur ce qu’on doit faire ou sur ce qu’on ne doit pas faire ».
Selon lui, tous ces accidents s’expliquent par le non-respect du code de la route, étant donné que la majorité des conducteurs, que ce soit les conducteurs à quatre roues, à deux roues ou encore à trois roues ne respectent pas le code de la route. Cela, par incivisme.
« Pour le cas des Motos-Taxis, il faut que la Moto soit reconnue comme telle, sinon beaucoup de Motos-Taxis ne sont pas en règle. Elles ne sont pas signalées Motos-Taxis ni immatriculées. Voilà pourquoi il faut mieux organiser ce secteur non seulement en faire une compagnie de Transport, ensuite que chaque Moto soit immatriculée pour qu’en cas d’accident, de perte ou de fuite avec un client, qu’on puisse rapidement l’identifier »a recommandé l’officier de la Protection civile.
En conclusion, le Sous-Directeur des Opérations de Secours et d’Assistance de la Direction Générale de la Protection Civile a invité les conducteurs surtout ceux des Motos-Taxis à respecter le Code de la route et qu’ils soient formés en conduite en plus d’être certifiés par un permis de conduire.
A noter qu’un arrêté portant réglementation de la circulation des « Motos-Taxis » dans le district de Bamako a vu le jour depuis le 31 décembre 2020.
Est-ce que les concernés sont-ils au courant ? La communication et la sensibilisation s’imposent.
Par Mariam SISSOKO
Le Sursaut