L’Opposition à propos de la grève des enseignants : « Le Gouvernement doit renoncer à toute velléité de remplacer les enseignants grévistes par d’autres personnes…»
Dans une déclaration rendue publique le 05 février 2020, le Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD) qui anime l’opposition politique malienne invite le gouvernement à arrêter tout bras de fer ou lynchage médiatique des syndicats d’enseignants et poursuivre avec eux un dialogue responsable. « Le Gouvernement doit renoncer à toute velléité de remplacer les enseignants grévistes par d’autres personnes dans des circonstances telles que les apprenants seront nécessairement pénalisés», précise la déclaration du directoire du FSD présidé par le chef de file de l’opposition malienne, l’honorable Soumaïla Cissé.
Les Syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 (SYPESCO, SYNEB, SYNEFCT, SYNESEC, SYLDEF, FENAREC, COSES, SNEC) sont en grève depuis belle lurette. Cette grève interminable menace sérieusement l’année scolaire et l’avenir des enfants. Les enseignants réclament l’application immédiate de l’article 39 de la Loi N°2018-007 du 16 janvier 2018, Portant Statut du personnel enseignant de l’Enseignement secondaire de l’Enseignement fondamental et de l’Education préscolaire et spéciale.
Acculé jusqu’à ses derniers retranchement par les syndicats d’enseignants, le gouvernement est en train de chercher d’autres pistes de solution. Il prévoit le recrutement de 15 300 enseignants volontaires pour sauver l’année scolaire.
Ayant eu vent de ce recrutement, l’opposition rompre avec le silence. « Le Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD) suit avec gravité l’évolution de la situation scolaire qui, en raison de la gestion hasardeuse et chaotique du gouvernement s’achemine vers une impasse avec un risque croissant d’une année blanche ou tronquée », c’est ce qui ressort de la déclaration du Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD) en date du 05 février dernier.
Le FSD estime qu’après avoir reconnu la légalité et la légitimité des revendications des enseignants, le gouvernement doit arrêter tout bras de fer ou lynchage médiatique des syndicats et poursuivre avec eux un dialogue responsable.
« A cet égard le Gouvernement doit renoncer à toute velléité de remplacer les enseignants grévistes par d’autres personnes dans des circonstances telles que les apprenants seront nécessairement pénalisés. Les recrutements envisagés sont bienvenus et doivent être même amplifiés non pas pour espérer « casser une grève » mais de façon plus pérenne et plus utile pour combler le gap réel qui existe dans les effectifs des enseignants.
En toute hypothèse, le FSD tient le gouvernement responsable de toute éventuelle dégradation de l’indispensable harmonie entre enseignants dans l’espace scolaire et des conséquences d’éventuels affrontements dont les graines sont ainsi semées », précise la déclaration du directoire du FSD dirigé par le chef de file de l’opposition malienne, l’honorable Soumaïla Cissé.
Aguibou Sogodogo