C’est une décision historique qui a été annoncée hier par le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) : l’autorisation du premier vaccin contre le paludisme, destiné aux enfants d’Afrique subsaharienne et dans d’autres régions où la maladie fait des ravages. « L’utilisation de ce vaccin parallèlement aux outils existants pour prévenir le paludisme pourrait sauver des dizaines de milliers de jeunes vies chaque année.-t-il déclaré dans un communiqué de presse.
Un vaccin antipaludique sûr qui a fait ses preuves sur le terrain
Le vaccin en question s’appelle RTS,S/AS01, il est destiné à lutter contre le paludisme provoqué par le parasite Plasmodium falciparum et transmis par les moustiques femelles du genre Anopheles. D’autres espèces de Plasmodium, comme P. vivax, sont responsables du paludisme, mais P. falciparum est le plus répandu et le plus virulent. Le vaccin sera administré aux enfants vivant dans des régions où la transmission de la maladie est modérée ou forte, à raison de quatre doses dès l’âge de 5 mois.
Ce protocole est basé sur les données des campagnes de vaccination menées depuis deux ans dans trois pays pilotes : le Ghana, le Kenya et le Malawi. Au total, 2,3 millions de doses ont été injectées dans ces trois pays. Le vaccin RTS,S/AS01 est considéré comme sûr, mais son efficacité est moyenne. Il permet de prévenir 30 % des formes graves et mortelles du paludisme chez les enfants, en combinaison avec l’utilisation de moustiquaires traitées à l’insecticide et un accès à des services de soin.
Pourquoi les moustiques préfèrent-ils piquer les humains ?
Plus tôt cette année, des scientifiques d’Oxford ont présenté un autre vaccin efficace à 75 %. Pour le moment, il n’a été testé que sur une centaine d’enfants au Burkina Faso, mais des essais cliniques de plus grande ampleur sont prévus. Il pourrait devenir un outil de lutte…
Futura