L’Office du Niger et la lutte contre le Covid-19 : En conscience et en responsabilité
La pandémie à Coronavirus, qui frappe durement le monde entier, pose, à l’échelle nationale, un défi à la fois sanitaire et économique qui se traduit à l’Office du Niger par la double nécessité de protéger le personnel et la population et de préserver l’outil de travail et les capacités de production. Un défi que l’Office du Niger se doit de relever car il est le plus grand bassin agricole du Mali qui produit, à lui seul, la moitié des besoins nationaux en riz. L’entreprise pèse aussi d’un poids croissant et important dans les cultures de diversification (oignon, tomate, pomme de terre…).
Dans ce contexte, il faut d’abord protéger le personnel et la population, en l’occurrence en appliquant la stratégie de prévention adoptée par le gouvernement et en communiquant largement sur les précautions à prendre. Ainsi, depuis le début de la pandémie, nos radios à Niono et à Kolongo ont intégré dans leurs programmes des messages d’information et de sensibilisation sur le Covid-19. Des messages véhiculés matin, midi, soir afin d’atteindre le maximum d’auditeurs.
La Direction générale de l’Office du Niger s’est aussi engagée dans la lutte contre la pandémie. C’est ainsi que le Président directeur général, Abdel Karim Konaté, a procédé, le mercredi 29 avril, à la remise de 1000 masques lavables fabriqués par la Comatex-SA au bureau syndical de l’entreprise pour les travailleurs. A cela, s’ajoutent des dispositifs de lavage des mains au savon et des gels hydro alcooliques pour le siège à Ségou et l’ensemble des sept zones de production : Kolongo, Ké-Macina, Niono, Molodo, N’Débougou, Kouroumari et M’Béwani. La Direction générale a aussi procédé au gel temporaire des stages afin de favoriser le respect des mesures-barrières de lutte contre le Covid-19.
Préserver l’outil de travail et les capacités de production s’avère essentiel dans un contexte où l’Etat est confronté à une baisse drastique de ses ressources fiscales et douanières et à une explosion de ses dépenses sanitaires, sociales et de soutien à des pans entiers de l’économie (transports, hôtellerie, etc.).
Réagissant aux extraordinaires difficultés de l’heure, la Section syndicale des travailleurs de l’Office du Niger a initié une action participative à l’effort national de solidarité dans la lutte contre la pandémie Covid-19 à travers une cotisation en cours, alimentée par l’ensemble du personnel de l’entreprise. Elle entend ainsi mettre à la disposition de la Coordination nationale du Covid-19, la somme de 10 millions de FCFA comme la contribution des travailleurs de l’Office du Niger à la lutte contre la pandémie à coronavirus. Le geste est, certes, symbolique, mais il correspond à un sentiment profond qui anime aujourd’hui l’Office du Niger, celui d’une importance et d’une responsabilité plus grande qu’à l’ordinaire. L’entreprise doit, en effet, produire pour éloigner le spectre de pénuries alimentaires causées par d’éventuelles défaillances du marché international et pour asseoir la sécurité alimentaire. L’Office du Niger doit participer à la bonne marche de l’économie grâce aux activités générées par la production hivernale et les cultures de contre-saison : commerce, transports, industries de transformation. Il doit, par ricochet, contribuer à la sauvegarde du climat social en aidant au maintien de prix des produits de première nécessité accessibles aux populations et en allégeant la crise économique qui se profile.
Ainsi, en ces heures graves, l’Office du Niger est conscient de ses responsabilités et se mobilise pour remplir ses objectifs de production. Mais tout ne dépend pas que de l’entreprise. L’Etat aussi joue un grand rôle dans les bons résultats de l’agriculture grâce notamment aux subventions des intrants. Un effort qu’il doit, plus que jamais, maintenir.
Alassane DIARRA
(Editorial du Bulletin SENEKUNAFONI N°23)