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L’obsession du 3è mandat en Afrique de l’ouest : Quand le poisson pourri par la tête

Le continent africain est abonné à la guerre civile. Ces conflits naissent très souvent à la suite d’élections mal organisées, truquées, de constitutions charcutées sur mesure pour le plaisir du prince du jour, bref toutes situations qui portent les germes des crises politico-sécuritaires. Certains dirigeants du continent sont à la base de la guerre civile ou des conflits fratricides en voulant s’accrocher au pouvoir. Ils font des referendums pour réviser la constitution. Ils trouvent des prétextes fallacieux pour se maintenir au pouvoir contre l’avis de la majorité de leurs peuples. L’obsession actuelle du troisième mandat au forceps en Afrique de l’Ouest, naguère rare zone de droit en la matière sur le continent fait légion.

Sous nos cieux, le tripatouillage des élections législatives pour donner à tout prix une majorité parlementaire à IBK menace d’achever un pays déjà exsangue. Les Maliens auraient pu s’accommoder de cette mauvaise gouvernance criarde qui a pignon sur rue depuis son avènement s’il n’avait pas imposé des non élus pour se forger une majorité. Mais pourquoi faire ? Il est à son dernier mandat constitutionnel. Conforter son parti ? Peu probable car, le IBK snobe son parti et n’a aucun respect pour lui. Les faits sont têtus. Le choix des Tisserands pour le perchoir était l’honorable Magassouba. Mais le président de la République lui a préféré un demi-lettré dont l’élection est équivoque. Rêve-t-il dans un coin de sa tête de réviser la constitution pour se tailler un troisième mandat ? Ou bien pour vendre une partie du pays aux protégés de la France qui lui dicte ses décisions ? Un simple accord dit d’Alger, fut-il parrainé par une soi-disant communauté internationale ne saurait supplanter la loi fondamentale d’un pays. De ce fait, la quête aveugle d’une majorité est intrigante à plus d’un titre. Et généralement dans la quête effrénée de ce mandat de trop, du chaos, les oui l’ont toujours emporté après des élections elles aussi truquées. Les opposants historiques n’ont pas bonne presse une fois qu’ils atteignent leur but. En voici des gens qui sont soutenus quand ils étaient privés de leur liberté et de leurs droits. Alpha KONDE de la Guinée Conakry, Alassane Dramane OUATTARA de la République de Côte d’Ivoire et pourquoi pas IBK que les Maliens surnommaient le « KANKELEN TIGUI », c’est-à-dire celui qui tient parole. Il a fait pleurer plus d’un avec lui quand il était abusé par le pouvoir. Même son style vestimentaire a été adopté par des générations. Ces deux premiers Présidents cités qui l’ont manifesté pour le moment, sont prêts à tout pour briguer un 3è mandat même s’ils vont mettre leurs pays à feu et à sang. Or, le monde entier était mobilisé pour leur cause. Maintenant qu’ils sont aujourd’hui au pouvoir, c’est la désolation et la déception totales. Tout le monde s’est levé comme un seul homme pour les défendre quand ils étaient en difficultés. Le constat est triste, amer et aberrant. Ils ne donnent que le désespoir, le mauvais exemple. Ils n’emboîtent pas les pas à l’icône, feu Nelson Mandela qui, quoique réclamé a décliné l’offre du mandat de trop. Comparaison n’est pas raison. Au Niger voisin, le président Mahamadou Issoufou a décidé qu’il ne va pas briguer un troisième mandat. Issoufou est un chef d’Etat exemplaire et il est sage.

Alassane Dramane OUATTARA et Alpha KONDE devraient comprendre que l’Etat est une continuité et que les hommes passent mais la République demeure. Ils devraient savoir qu’il y a d’autres cadres dans leur propre parti aussi valables, compétents qu’eux. Les partis ne se résument pas en leur personne. Les Présidents IBK et Macky Sall sont à surveiller de très près car, ils se contaminent avec la complicité de la CEDEAO.

Seydou DOUMBIA

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