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Litige foncier : La mairie du Mandé empêtrée dans une spéculation foncière

Une affaire de terrain oppose Harouna Camara à la mairie du Mandé depuis 21012 et elle sent fortement l’arnaque, selon la victime qui a décidé de parler de guerre lasse. Plusieurs terrains litigieux lui ont été attribués par la mairie puis retirés après qu’il eu effectué des dépenses sur lesdits lots, a-t-il révélé le 2 mars 2019 lors d’un point presse au siège de l’Agence de presse et de communication (APCOM) à Kanadjiguila.
 

Harouna Camara a affirmé avoir été trompé après que un, deux, puis trois terrains lui ont été attribués par la mairie de la commune rurale du Mandé sans succès. Les propriétaires de ces terrains se pointaient chaque fois qu’il a entrepris des travaux. Comme c’est la coutume à la mairie du Mandé, un seul lot peut être attribué à plusieurs personnes à la fois.

Selon Harouna Camara, cela est la cause d’incessants litiges fonciers dans cette commune qui est en passe de remporter la palme d’or dans le domaine de la spéculation foncière. En 2012, un premier lot fut attribué à Harouna Camara qui avait entrepris de construire sur le lopin de terre, mais soudain un homme surit des bois pour en réclamer la propriété.

La mairie a dès lors décidé de lui attribuer un second lot pour compenser la perte du premier occupé par un autre acquéreur. Hélas, les déboires de Harouna n’avaient pas pris fin avec la mairie du Mandé. Quand il entreprit des travaux sur ledit terrain, un troisième larron s’est présenté comme étant le propriétaire légitime des lieux et, encore une fois, Harouna fut dépossédé de son terrain.

Ces deux faits se situent respectivement  entre 2012 et 2013, à en croire Harouna Camara qui n’a pas croisé les bras. En 2014, même problème: le troisième lot à lui attribuer appartenait en réalité à un agent de la police. Ce dernier ne se fit guère prier pour transférer le litige devant la justice qui trancha en sa faveur.

Comme toujours, la mairie décida de lui attribuer un nouveau terrain en lieu et place du lot perdu en faveur du policier. Et la victime de s’étonner: «Quelle improvisation au niveau de cette administration communale ! Et quelle incompétence ! » Harouna qui pensait avoir fini avec cette valse foncière est de nouveau roulé dans ce chassé-croisé entre propriétaires fonciers qui surgissent de l’ombre.

Grosse surprise, la grande mosquée de Kanadjiguila considère que l’ultime terrain qui a été attribué à Harouna Camara comme partie intégrante du lieu de culte. L’affaire traina pendant deux ans. En fin de compte, la mairie acculée a fini par lui délivrer un permis de construire en 2014, l’autorisant à demeurer sur ce terrain.

Le problème est que sur chacun des terrains, Harouna a reconnu avoir investi énormément d’argent, avec quelques fois des bâtisses élevées jusqu’au niveau du deuxième chaînage. Dans ces conditions, son seul salut devrait venir de la justice qui tranchera en sa faveur, autorisant le mandatement de la somme de 9 185 861 F CFA à son profit.

Cette somme doit servir au paiement de la condamnation principale, des dommages et intérêts et autres frais. La condamnation a été faite par le jugement N’ 501 en date du 19-12-2013 du tribunal administratif de Bamako contre la commune rurale du Mandé.

Mais depuis cette sommation, a déploré la victime, la mairie du Mandé est demeurée muette et sans réaction, refusant obstinément de se plier à la décision du tribunal. Le pauvre Camara se dit choqué car il fit des pieds et des mains pour recouvrer sa créance, mais rien n’y fit. Or, a-t-il rappelé, les décisions de justice sont sans réplique et doivent être appliquées à la lettre.

Soumaila T. Diarra

 

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