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L’imam Mahmoud Dicko lors du lancement de la CMAS : « Je ne suis ni faiseur de roi, ni faiseur de président, mais faiseur de la paix »

Samedi 7 septembre 2019, la salle Bazoumana Sissoko du Palais de la Culture Amadou Ampaté Ba était pleine à craquer. Motif : lancement officiel de la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de Mahmoud Dicko (CMAS) dont l’Imam Mahamoud Dicko est le parrain. L’occasion pour lui de préciser qu’il veut être faiseur de la paix au Mali.

Les partisans de Mahmoud Dicko étaient venus de tous les coins du pour le lancement de la CMAS. Un mouvement politique coordonné par Issa Kaou Djim et qui soutient les idéaux de l’ancien président du Haut conseil islamique du Mali.

Les femmes engagées pour Mahmoud

Après 2 minutes de lecture coranique suivie des mots de bienvenue du représentant du maire de la commune V, M. Kanté, la présidente des femmes de la Coordination, Zeinabou Sidibé, confiera : « Nous acceptons en tant que femmes maliennes d’être un instrument de travail pour Dicko. De 2012 à nos jours, les combats que mène l’imam se font pour nous les femmes. Excepté Dicko, je ne voyais personne capable de faire face au combat contre le code de la famille, l’homosexualité et autre. Ce pays se construit pour les femmes, et lorsqu’il est détruit, c’est nous qui sommes les premières victimes. Je demande à toutes les femmes de rejoindre l’imam pour son combat patriotique et de dignité ».

Un imam toujours au service de la nation

Pour le coordinateur général de la Coordination, Issa Kaou Djime, depuis les évènements de 2012, le Mali traverse une crise multidimensionnelle politique, culturelle et sociétale. Face à laquelle, dit-il, le peuple a pris son destin en main afin d’apporter des solutions appropriées. Ce qui, selon lui, justifie les combats menés par Mahmoud Dicko : la lutte contre le projet du code de famille, l’ouverture d’un cordon alimentaire lors de la crise dans les régions du nord, les missions des bons offices, la lutte contre le projet de l’éducation sexuelle complète, en plus des marches du 10 février et du 5 avril 2019. A ses dires, l’imam se bat pour le bien-être des Maliens et est, de nos jours, « incontournable dans la vie socio-culturelle et politique du pays ». Aux dires de l’ex-porte-parole de Dicko, cette Coordination est mise en place pour soutenir la vision religieuse de Mahmoud, sa vision sociétale, coutumière, et politique, conclut-il.

Mahmoud Dicko, un « faiseur de paix »

Pour Baba Haidara, le chérif de Nioro soutient l’imam Dicko et bénit la Coordination.

Pour sa part, l’ex-président du Haut conseil islamique du Mali, Mahmoud Dicko, se prononce comme suit : « Je ne trahis jamais le peuple ». Puis d’ajouter : « Je ne suis ni faiseur de roi, ni faiseur de président, mais je vais être faiseur de la paix ». Suivant ses précisions : « Mon problème n’est ni la France, ni l’Amérique, mais plutôt ceux qui ont trahi les Maliens. Mon combat c’est eux, c’est à eux que je m’adresse, mon combat c’est pour le peuple ».

A l’entendre, la jeunesse du Mali n’a pas de repère. Et le pire, ajoute-t-il c’est que la révolution du 26 mars 1991 a été aussi confisquée par quelques-uns au détriment de la Nation en la donnant une autre « orientation », dit-il haut et fort. « Ils ont fait croire au peuple que la démocratie amène l’État de droit au Mali, qu’elle nous amène la justice, la stabilité, et tant d’autres choses. Mais cette démocratie a été confisquée et l’on a eu droit qu’à des mauvaises gouvernances, et à des corruptions endémiques à ciel ouvert ». Pourtant, dit-il, des gens qui se trouvent dans le cimetière sont morts pour cette démocratie. À entendre l’imam de Badalabougou, le Mali ne souffre que d’un problème de gouvernance et non ce qui se dit par les uns et les autres. « Je le dis, je le maintiens et je l’assume, le problème du Mali est un manque de gouvernance », confie-t-il.

La volonté du peuple et non du prince

Dans son intervention, il refuse aussi de croire l’existence de ce conflit intercommunautaire entre Dogons et Peuls qui selon lui ne se disputent aucunement jusqu’à ce stade sans qu’il y ait autre chose cachée derrière l’affaire. « Je ne fuis pas les problèmes, j’ai accepté de parler avec les terroristes quand ils ont capturé près de 170 militaires. Puisque je savais que l’Etat n’allait pas verser de rançons pour leur libération ou faire des échanges comme ç’a été fait avec les otages français.Quand j’ai réussi à les libérer, on ne m’a même pas envoyé une simple lettre de remerciement de la part des autorités. Au contraire, la sécurité d’Etat a enfermé pendant deux jours le chauffeur qui s’est débrouillé par ses propres moyens en allant chercher les militaires et leurs familles libérés jusqu’à Kidal », a-t-il ajouté pour justifier le fait qu’il a accepté de négocier avec les terroristes. Selon lui, c’est la « volonté du peuple qui doit prévaloir dans ce dialogue politique inclusif » et « non celle du prince ».

La période du découpage territorial mal choisi

En outre, il conseille à ce qu’on attende que le pays nous appartienne pour parler du découpage territorial. Quant à son rapport avec le PM Boubou Cissé, Dicko argue : « C’est notre fils. On est avec lui et on l’aide s’il fait son travail. Mais s’il ne fait pas son travail, on se tiendra debout contre lui ». Sans langue de bois, il entonne : « Il faut arrêter ce saignement qui se trouve dans le pays, il faut arrêter cette corruption endémique voire la semblance de gouverner ». Si ce dialogue, dit-il, peut résoudre nos problèmes et prendre en compte les doléances du peuple, ça sera une bonne chose. Il poursuit en clarifiant au public que le peuple n’hésitera pas à s’assumer lorsqu’il le faut pour la préservation de la dignité nationale. « Tant que je vis, je lutte pour la dignité du peuple et pour celle de la Nation », a-t-il promis. Suite aux remerciements du ministre Thiam, la cérémonie a pris fin par la bénédiction du chérif présent.

Mamadou Diarra

Source : Le Pays

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