Libye: la communauté internationale insiste sur le besoin d’élections «crédibles»
Meguetan Infos
À six semaines d’élections cruciales en Libye, une conférence se tenait ce vendredi à Paris pour réaffirmer le soutien de la communauté internationale aux élections présidentielle, prévue en décembre, et législatives.
Emmanuel Macron l’a reconnu d’emblée en conférence de presse ce vendredi soir : l’objectif est « ambitieux ». Les Libyens ne se sont toujours pas accordés sur la base légale des élections présidentielle et législatives et leur calendrier. Ils devront le faire très vite donc avec le Parlement basé dans l’Est libyen et la commission électorale.
Mais la communauté internationale veut y croire en appelant vendredi à la tenue d’élections « inclusives » et « crédibles » en décembre. « La transition libyenne doit être menée à son terme et les élections doivent se dérouler dans les meilleurs conditions possibles. Les six semaines qui viennent sont déterminantes », a déclaré le président français Emmanuel Macron lors de la clôture de la conférence à Paris.
Paris, Rome et Berlin se sont dits prêts à déployer des observateurs pour le scrutin. Ils ont aussi brandi la menace de sanctions contre les éléments qui s’opposeraient au déroulement du vote et qui ne reconnaîtraient pas les résultats.
Les deux dirigeants de l’exécutif intérimaire libyen présents à Paris se sont engagés à accepter les résultats des élections, quels qu’ils soient. « Organiser les élections simultanément à la date prévue est un objectif historique que nous allons nous efforcer de réaliser », a pour sa part affirmé le Premier ministre intérimaire Abdelhamid Dbeibah.
Ce dernier dont les ambitions présidentielles sont connues devra quitter son poste après le 24 décembre. Il s’y est à nouveau engagé, mais à une condition : « Si le scrutin se déroule de façon juste pour toutes les parties et consensuel, je cèderai alors le pouvoir au vainqueur, élu par le peuple libyen. »
Les résultats de cette conférence répondent aux attentes des Libyens qui espèrent des élections présidentielle et législatives simultanées le 24 décembre. Il nous faudra régler les points de divergences qui restent pour permettre la participation au scrutin de l’ensemble des parties ou le plus grand nombre des parties. C’est ainsi qu’on garantira l’acceptation des résultats par la majorité des Libyens. Nous avons également été très satisfaits d’entendre la communauté internationale rendre hommage au travail fait par le groupe militaire conjoint des 5+5. Il s’est matérialisé par le départ d’un premier groupe de mercenaires. 300 mercenaires. C’est le premier succès du comité 5 + 5. Et nous espérons que cela va se poursuivre par un début d’unification de l’institution militaire.
Mohammed el-Menfi, président du Conseil présidentiel libyen
Le départ des forces étrangères de Libye, l’autre objectif
L’autre volet de cette conférence concernait le départ des forces étrangères de Libye. Emmanuel Macron a salué le départ de 300 d’entre eux à la demande de la France. Il a aussi appelé la Russie et la Turquie à retirer « sans délai » leurs mercenaires. Selon l’Élysée, plusieurs milliers de mercenaires sont encore présents en Libye : ceux du groupe privé russe Wagner, mais aussi syriens pro-turcs, tchadiens et soudanais.
Mais Moscou ne reconnait pas sa présence en Libye à travers le groupe Wagner. Et la Turquie réfute cette dénomination de mercenaires pour qualifier ses troupes en Libye. Elle l’a fait préciser dans le communiqué final de la conférence.
Pour Angela Merkel, le départ des 300 mercenaires peut permettre d’amorcer un retrait plus large de troupes : « Il y a un certain nombre de réticences côté turc. C’est une bonne chose qu’on puisse voir un premier retrait, ça va servir d’exemple. Les choses ont démarré. »
RFI