Libération des 49 militaires : À Sikasso, Ivoiriens et Maliens saluent le geste panafricaniste du colonel Assimi Goïta
Meguetan Infos
À Sikasso, Ivoiriens et Maliens apprécient positivement la libération des 49 militaires ivoiriens.
Tout en saluant le chef de l’État malien pour une décision éclairée et de bonne facture, ils espèrent voir, dans les jours à venir, une nouvelle page de collaboration, de bon voisinage et de fraternité entre le Mali et la Côte d’ivoire. «Je suis vraiment contente et heureuse de la libération des militaires ivoiriens. On est vraiment fier de l’acte du président de la Transition. On le remercie beaucoup et on lui souhaite longue vie et beaucoup de bonheur».
C’est en ces termes que l’Ivoirienne Mme Keita Kouamé Amoin Thérèse a apprécié la grâce que le chef de l’État malien a accordée, le 6 janvier dernier, aux 46 militaires ivoiriens. Rencontrée à Sikasso, région malienne frontalière à la Côte d’Ivoire, où elle vit ainsi que des milliers de ses compatriotes, cette ménagère ajoute qu’à travers ce geste le colonel Assimi Goïta prouvait que le Mali et la Côte d’Ivoire demeurent à jamais des pays frères.
Ces soldats ont passé six mois détention au Mali. Arrêtés le 10 juillet dernier par les autorités maliennes, les 49 militaires ivoiriens avaient été inculpés notamment d’association de malfaiteurs, d’attentat et de complot contre le gouvernement, d’atteinte à la sûreté extérieur de l’État, de détention, de port et de transport d’armes et de munitions de guerre.
Jugés les 29 et 30 décembre 2022 par la Cour d’appel de Bamako, 46 militaires d’entre eux (ayant comparu) ont été condamnés chacun à 20 ans de réclusion criminelle et au paiement de 2 millions de Fcfa d’amende. Les trois autres (des femmes) qui avaient été relâchées par mesure humanitaire par la justice malienne en attendant ce jugement, ont été condamnées à la peine de mort par contumace et au paiement de 10 millions de Fcfa d’amende.
Ces 49 soldats ivoiriens ont tous bénéficié, le 6 janvier dernier, de la grâce présidentielle à eux accordée par le président de la Transition Assimi Goïta. Ils ont regagné le bercail, le lendemain.
C’est suite à cette décision jugée comme «le triomphe du bon voisinage et de la fraternité» que nous avons recueilli les points de vue de Sikassois et de la communauté ivoirienne vivant dans la région. Ressortissant ivoirien à Sikasso, Christian Kouadio est transporteur. Selon lui, cette grâce présidentielle est salutaire. Cette initiative du président Assimi Goïta contribuera sans nul doute à renforcer les liens séculaires de bon voisinage et de fraternité entre nos deux pays, croit-il, l’air visiblement très ému.
Cette bonne nouvelle a été accueillie avec joie et une satisfaction totale par toute la communauté ivoirienne en général et pour l’Association des Ivoiriens de Sikasso en particulier, abonde le secrétaire général de cette organisation.
«C’est ce que nous avons toujours souhaité», souligne Yéo Ténéma. Espérant que le partenariat qui lie les deux pays restera éternel, il invite les deux gouvernements à fournir des efforts pour maintenir le climat de bonne entente qui a toujours existé entre le Mali et la Côte d’Ivoire. Yéo Ténéma réitère également ses remerciements au gouvernement malien.
Tout comme ces membres de la communauté ivoirienne, les Sikassois Abdramane Sinayogo et Souleymane Ballo, se disent convaincus que cette décision du chef de l’État permettra de raffermir davantage les liens entre les deux pays.
«La décision du président de la Transition nous a tous surpris. Vraiment, nous en sommes comblés», sourit Abdramane Sinayogo, ajoutant qu’il est aujourd’hui soulagé, car chaque Malien ou presque, a un parent vivant en Côte d’Ivoire. Quant à Souleymane Ballo, il estime que compte tenu de la forte médiation des pays de la sous-région (Togo, Sénégal, Ghana…), cette décision du président Goïta était «la meilleure».
Comme eux, la majorité de la population de la Cité verte du Kénédougou apprécie la grâce accordée par le président de la Transition aux militaires ivoiriens. Espérant que ce dénouement soit véritablement le début d’une nouvelle page de collaboration, de bon voisinage et de fraternité entre le Mali et la Côte d’ivoire.
Mariam DIABATE
L’Essor