Levée de l’embargo et risque de déstabilisation du Mali : Aboubacar Sidick Fomba tire la sonnette d’alarme et propose
Meguetan Infos
Ce samedi 4 juin 2022, les chefs d’Etat et de gouvernement de la Cedeao devraient encore une fois se réunir pour discuter de la situation du Mali. Avec l’avancement des négociations, nombreux sont ceux qui songent à la levée de l’embargo contre le Mali. Sur la question, Aboubacar Sidick Fomba, membre du CNT et leader politique, attire l’attention des Maliens et propose des mesures à prendre pour éviter la déstabilisation du pays.
Les chefs d’Etat et de gouvernement de la Cedeao ne lèvent pas les sanctions en cours pour les beaux yeux des Maliens, a-t-il dit. Ils sont dans une logique de le faire pour leurs propres intérêts, suivant l’analyse de M. Fomba. « Ils comptent lever les sanctions pour déstabiliser le Mali. Les chefs d’État-major de la Cedeao se sont déjà rencontrés.
Ils ont déployé des mercenaires à la frontière du Mali et de la Côte d’Ivoire, passant par celle du Mali et du Sénégal, en plus du Niger. Ces mercenaires entrent au Mali dès que les sanctions de la Cedeao seront levées », explique le leader. De nombreuses personnes semblent être contentes de la nouvelle de cette levée de l’embargo sur le Mali.
Aboubacar S. Fomba soutient qu’il faudra faire énormément attention après la levée de l’embargo. Pour éviter le pire, le membre du Conseil national de transition (CNT) invite les autorités à décréter l’Etat d’urgence dès l’annonce de la levée des sanctions. Il estime que les autorités doivent prendre cette mesure pour éviter la destruction du pays.
« Après avoir décrété l’Etat d’urgence à la suite de la levée des sanctions, les autorités doivent rapidement procéder au renfoncement des dispositifs militaires au niveau des frontières entre le Mali, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Niger, le Burkina Faso et toutes les autres frontières », propose-t-il. Aussi, poursuivra-t-il, toutes les manifestations de soutien ou de contestation contre la transition doivent être interdites pendant la durée dudit Etat d’urgence au Mali.
Après la prise de cette mesure, les autorités doivent immédiatement fermer l’Ambassade de la France au Mali. « Qu’on mette un terme entre notre diplomatie et la diplomatie de la France. Parce que ça ne servira à rien. Nous n’avons aucun intérêt à continuer avec cette diplomatie », suggère le président du parti ADEPM. En plus, le leader politique requiert le non renouvellement du mandat de la Minusma en cas de la levée des sanctions économiques et financières infligées aux Maliens. « Le fait que nous pouvons déjà sécuriser notre territoire, le chapitre 7 ne sert, dit-il, encore à rien. Donc, le mandat de la Minusma n’est pas à renouveler ».
Dans son analyse, le politique invite les autorités de la transition malienne à redoubler d’efforts pour veiller et surveiller le représentant de l’Union européenne au Mali. La position de cette personnalité étrangère n’inspire pas confiance, aux yeux de M. Fomba. « Le représentant de l’UE fait quelque chose. Le Mali doit, suite à la levée de l’embargo, créer urgemment sa propre monnaie. Après avoir fermé l’Ambassade, le Mali doit nationaliser toutes les entreprises françaises au Mali. On doit également dire aux autorités françaises que la France n’a aucune autre dette envers le Mali », souligne M. Fomba. Outre ces mesures, il encourage les décideurs maliens à aller vers l’installation des usines de raffinage dans le pays.
Pour la lutte contre la pauvreté et la dotation du pays d’une armée puissante, il propose le retrait de (1) franc par minute de communication pour chaque usager de téléphone. En le faisant, l’Etat encaisse 14 milliards F CFA chaque jour. Par mois, le Mali pourra encaisser 420 milliards de nos francs. Par an, le pays pourra amasser 5000 milliards de nos francs, uniquement à travers le prélèvement d’un (1) F CFA par minute pour les appels téléphoniques des citoyens, propose le membre de la commission santé du Conseil national de transition. Avec ce montant, il estime que les soldats seront mis dans toutes les conditions et plusieurs jeunes pourront également être recrutés au sein de l’armée malienne. Parlant toujours des mesures envisageables, le membre du Corema plaide pour la décentralisation de l’immatriculation et de la visite technique des véhicules maliens.
Mamadou Diarra
Source: Le Pays