Cher grand-père, ça aurait valu un referendum à elle seule ou des assises nationales. Quelle place pour le Mali dans le monde ?
Aujourd’hui, celui qui voit le Mali comme une gazelle qui quitte le mauvais lion (la France) pour aller se confier et se protéger par le bon lion (la Russie), regarde le pays sur le Télétoon et non la téléréalité. Sinon la gazelle s’est juste placée à table entre deux lions qui pour des intérêts stratégiques et géopolitiques, déclencheront même une guerre mondiale. C’est ça et c’est ce qui se passe sur la téléréalité sans fiction.
Oui cher grand-père, nous ne sommes pas en politique nationale ou devant un film fiction de -12 ans où le monde fait place à un acteur sauveur désintéressé qui vient et balaie le mal d’un revers de main. Non, cher grand-père. Ce n’est point une question de -18 ans où des émotifs et des gens de passions s’adonnent à des jouissances de victoires et plaisirs aussi éphémères qu’un sommeil de l’aube. Non grand-père.
Le problème du Mali n’est plus à un niveau politique, ni institutionnel, encore moins social, nous sommes en géopolitique et géostratégique. Quand tu ne connais rien, tu dois te taire. Ce n’est point un débat de muscle mais il s’agit de quelle place pour le Mali dans le monde, en Afrique et dans la Sous-région ? Quand l’Ukraine a voulu changer la donne à ce niveau, nous voilà vers une guerre mondiale. Et que ne ferait pas qui pour protéger son influence géopolitique et stratégie économique et militaire. Faut-il se jeter dans la gueule des loups ?
Non cher grand-père ! Quand je regarde la Lybie aujourd’hui. Quand je pose mes yeux sur la Syrie. Je me demande faut-il continuer à prendre des hommes pour tout un pays ? Un régime pour tout un peuple, un système pour toute une nation pour n’avoir que ses yeux pour pleurer ? Ce monde qui ne tolère point les erreurs politiques et diplomatiques.
Cher grand-père ! Que le juriste parle du Droit. Que l’économiste analyse. Que le militaire décline des stratégies. Que des diplomates conseillent les relations, mais de grâce que des ignorants comme nous prient. Seules nos prières peuvent sauver ce pays. Des idées, nous n’avons point. Et que face à des grandes orientations de la vie d’une nation, qu’il ait des vraies concertations d’hommes et de femmes valables.
Sinon cher grand-père, à mes lectures et analyses, sur cette lancée diplomatique, d’Azawad nous risquerons de nous retrouver avec ‘’Kayeswad’’. En relation internationale, un seul volet ne fait pas le choix global et le monde n’est qu’économique. Même pour la sécurité, la solution, vraie, c’est d’aller vers des stabilités politiques et économiques pas que militaires. Un Etat pauvre et militairement fort, n’a pas de long destin. Sur quelle place pour le Mali dans le monde, prudence est mieux. A mardi cher grand-père pour ma 18ème lettre.
Lettre de Koureichy
Mali Tribune