Les Russes sur le point de quitter la zone autour de Kherson? “L’évacuation des civils a commencé”

Les troupes russes auraient commencé l’évacuation obligatoire des civils des zones occupées autour de la ville de Kherson, dans le sud de l’Ukraine. C’est en tout cas ce qu’a déclaré un haut fonctionnaire ukrainien au New York Times. Cela pourrait signifier que les forces russes se préparent à se retirer de la région en prévision d’une contre-offensive ukrainienne.

L’affirmation de ce haut fonctionnaire ukrainien n’a pu être vérifiée de manière indépendante, mais l’évacuation de civils des zones occupées a systématiquement précédé le retrait des troupes russes d’une région où l’Ukraine progressait.

Les Russes se sont retirés de la ville de Kherson en novembre dernier et se sont retranchés sur la rive orientale du Dniepr. Selon le groupe de réflexion américain Institute for the Study of War, de nombreux éléments indiquent que les troupes ukrainiennes – en particulier depuis ce week-end – ont également pris position sur cette rive du fleuve, “mais on ne sait pas exactement à quelle échelle et dans quel but.”

Sécuriser les approvisionnements

Des blogueurs militaires russes affirment que les Ukrainiens tiennent ces positions depuis des semaines et qu’ils peuvent les approvisionner en toute sécurité, ce qui indique que la Russie contrôle de moins en moins la région. Un certain nombre d’îles du Dniepr seraient également aux mains des Ukrainiens.

Des soldats ukrainiens s’entraînent dans la région autour de Kherson. © AFP

Des habitants de Kherson ont déclaré hier/dimanche que les troupes ukrainiennes étaient effectivement devenues plus actives sur les rives du Dniepr. Un porte-parole de l’armée ukrainienne n’a pas voulu confirmer ou infirmer cette information. La journaliste ukrainienne Natalia Humeniuk a déclaré au NY Times que les Russes étaient en train de piller la zone, “ce qui prouve qu’ils ne reviendront pas”, selon elle. Ils en avaient fait de même avant d’abandonner la ville de Kherson.

Si les troupes russes sont chassées de la région de Cherson, cela pourrait avoir des conséquences non négligeables pour la Russie. La région abrite le canal de Crimée du Nord, qui relie le Dniepr à la Crimée et qui alimente en eau une grande partie de la péninsule annexée. “Si l’Ukraine prend le contrôle de ce canal, cela pourrait entraver quelque peu la capacité de la Russie à approvisionner la péninsule. Mais c’est plus ennuyeux qu’insurmontable”, estime pour sa part l’analyste Brynn Tannehill, du groupe de réflexion américain RAND Corporation.
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