Les Russes ont-ils les moyens de détecter et de neutraliser les chars de l’OTAN livrés en Ukraine ?
Meguetan Infos
Les médias font l’éloge des chars occidentaux qui seront livrés à l’Ukraine comme s’il s’agissait de croiseurs galactiques que les Russes combattraient avec des lances, des arcs et des flèches. Pour rappel, 31 Abrams, 14 Leopard2 A6 d’Allemagne, 14 Leopard2 A de Pologne et 14 Challenger 2 du Royaume-Uni seront envoyés en Ukraine. Un nombre bien trop faible pour constituer des groupes d’attaque. De plus, les Ukrainiens n’étant pas trop familiarisés avec ces chars, pour commencer, ils éviteront les combats directs avec les chars russes. Ils seront davantage utilisés comme plates-formes de tir individuelles sur les lignes de défense russes.
Dans cette situation, les Russes chasseront les chars de l’OTAN tout comme ils l’ont fait avec les HIMARS, le problème le plus difficile étant de les détecter, en raison de leur grande mobilité. L’armée russe dispose déjà d’un moyen unique au monde et très efficace pour détecter les chars Challenger, Leopard et Abrams. Il s’agit du système 1B75 Pénicilline. Contrairement aux systèmes de contre-batterie occidentaux, basés sur le radar, le Pénicilline est un système passif. Il dispose de 12 canaux de réception télévisuelle et d’images thermiques haute résolution et d’un ensemble de capteurs acoustiques.
Pénicilline peut établir automatiquement, dans un délai maximum de 5 secondes, les coordonnées du char qui a tiré, jusqu’à une distance maximale de 25 km. Une carte numérique avec les coordonnées GPS de la cible est transmise via des canaux cryptés aux systèmes de commande et de contrôle.
En raison de leur vitesse de réaction élevée, les hélicoptères d’attaque Ka-52, armés de missiles antichars Vikhr-M, sont les plus efficaces contre ces chars de l’OTAN. Le copilote de l’hélicoptère utilise l’équipement I-251 Shkval-M pour détecter et cadrer la cible, à une distance de 10 à 12 km. Le copilote superpose le faisceau laser de visée sur le char ennemi et le missile Vikhr-M est automatiquement guidé par celui-ci.
La détection et la suppression électroniques de l’équipement Pénicilline sont impossibles, car il n’émet pas de signaux mais ne fait que les collecter. La portée de 25 km de Pénicilline est suffisante, car le canon Rheinmetall de 120 mm L/44 sur le Leopard 2A4 et Abrams et la variante L/55 sur le Leopard 2A7 ont une portée efficace de tir sur des véhicules blindés qui est de 4 km à 8 km maximum. Et si l’armée ukrainienne veut obliger ces machines à faire des miracles, j’ai bien peur que dans un mois, elles ne soient plus qu’un souvenir.
Valentin Vasilescu
traduction Avic – Réseau International