Les pays africains ne devraient pas s’attendre à une nouvelle initiative d’allègement de la dette, avertit un haut responsable américain
Les pays africains qui s’endettent au-delà de leurs capacités de remboursement, y compris auprès de la Chine, ne devraient pas s’attendre à une nouvelle opération de sauvetage financée par l’Occident sous forme d’un allègement de la dette, a averti le sous-secrétaire d’Etat américain chargé des Affaires africaines, Tibor Nagy (photo), le 23 juin.
« Au cours des 20 dernières années, nous avons subi une opération d’annulation des dettes d’un grand nombre de pays africains. Allons-nous connaître un autre épisode similaire ? Je ne serais certainement pas cordial et je ne pense pas que mon administration sera bienveillante avec ce genre de situation.», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse tenue dans la capitale sud-africaine Pretoria.
Le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale avaient lancé en 1996 l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE), qui a conduit à l’allégement de la dette de 40 pays très endettés, dont 33 se situent en Afrique en contrepartie de programmes d’ajustement et de réformes.
L’Afrique est cependant à nouveau confrontée à une nouvelle crise potentielle de la dette. Environ 40% des pays à faible revenu du continent sont actuellement surendettés ou sur le point d’atteindre le seuil du surendettement, selon un récent rapport du FMI.
Depuis l’accession de Donald Trump à la présidence, les Etats-Unis reprochent régulièrement à la Chine de mettre en danger la stabilité économique et politique de l’Afrique à travers le décaissement massif de prêts destinés à financer des grands projets d’infrastructures.
Selon les données de l’Initiative de recherche Chine-Afrique relevant de l’Université américaine Johns Hopkins, l’Empire du Milieu a prêté environ 125 milliards de dollars à des pays africains entre 2000 et 2016.