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Les humeurs de Facoh : Le refus de la mort de l’élite politique

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Par cette expression, il ne s’agit ni de la mort physique de ces hommes, ni de leur mort clinique mais plutôt de leur acharnement à garder le pouvoir alors que toute évidence ils sont enterrés en politique pour insuffisance de résultats au moment où ils prétendent avoir la meilleure chance pour gagner.

Chacun peut constater que notre classe politique, celle issue du mouvement démocratique, a vieilli plus que de raison mais refuse le renouvellement pour diverses raisons. De congrès en Conseil national, on voit les mêmes têtes présider les assises de leur parti alors que la plupart de ces hommes et de ces femmes ont perdu leur latin politique depuis des lustres. Sur ce chapitre, les Américains et les Occidentaux semblent être plus courageux que nous dont la devise consciente ou inconsciente demeure être de mourir au pouvoir ou  en poste pour les directeurs nationaux et autres petits chefs des divisions administratives. De manière générale, garder le poste jusqu’à la mort, si possible le rendre de façon héréditaire à un membre de sa progéniture, demeure une philosophie sociale pour nombre de nos hommes politiques dont beaucoup ont fait des études supérieures en Europe et en Amérique. Dans ce but, ils ont recours aux services des marabouts, des féticheurs et autres charlatans moyennant généralement  cela  contre espèces sonnantes et trébuchantes.

On devrait savoir qu’en 1969, suite à l’échec de son référendum sur la régionalisation ajouté à d’autres problèmes internes à son parti, le général De gaulle démissionna de son poste de Président de la République et se retira définitivement dans une de ses propriétés privées dans le nord de la France. Sir Winston Churchill, Premier ministre britannique à la fin de la 2è guerre mondiale, disait qu’en politique quand une carrière est contrariée par un échec personnel ou suite à un crime politique grave, il faut avoir le courage  de partir sans se retourner. Dans « Ma part de vérité », François Mitterrand, alors opposant à la droite française, énonçait à peu près la même chose. M. Lionel Jospin, Premier ministre de Jacques Chirac et candidat à l’élection présidentielle de 1998, abandonna définitivement la scène politique après avoir constaté que son échec était dû au lâchage de son propre parti, le PS face à son adversaire du jour Jacques Chirac. Même réaction chez Ségolène Royal, candidate socialiste en 2002 face à Nicolas Sarkozy, un Hongrois d’origine mais que les Français et le peuple socialiste lui préférèrent. Les exemples sont nombreux de par le monde où des hommes politiques, parfois des chefs d’Etat, par dignité ou par honneur, rendirent le tablier comme Richard Nixon des USA en 1974 suite à la découverte d’écoutes téléphoniques dans sa campagne électorale face à un démocrate.

Mais les hommes politiques maliens se foutent de tout cela et répètent comme la mère de Napoléon Bonaparte : « Pourvu que ça dure !» Systématiquement ils refusent de démissionner même quand le scandale a dépassé les bornes sans doute par peur des poursuites judiciaires pour avoir détourné à la pelle ou tué des bataillons entiers d’adversaires politiques.

« Don Quichotte » de Cervantès semble être leur référence en politique bien que beaucoup ne l’aient pas lu en vérité et dans leur cercle il y a plus de Tartuffe que de bourgeois gentilhomme. L’abbé de Talleyrand, grand admirateur de Mme de Staël et représentant de la France au congrès de Vienne de 1814-1815, écrivait dans ses mémoires que seuls les menteurs et les laudateurs, avec intelligence, pouvaient réussir en politique. Il est vrai qu’il connut une longue longévité politique pour avoir vu défiler le plus grand nombre possible de  régimes politiques en France.

 

          Facoh Donki Diarra

         (écrivain Konibabougou)

Mali Tribune

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