Dans un univers et un environnement surplombés par tant d’incertitudes sur les libertés et droits fondamentaux, la Commission nationale des droits de l’Homme ne désarme pas. Elle tire visiblement son épingle du jeu et se singularise par une résistance héroïque ainsi que par son refus de perdre pied sur le terrain de sa vocation et de sa mission de veille sur les acquis démocratiques consignés dans la constitution. Ce faisant, la structure dirigée par Aguibou Bouaré vient d’être récompensée à la juste proportion de son attachement aux principes sacro-saints, en intégrant le cercle très restreint des Institutions Nationales de Droits de l’Homme dotée du statut «A». Cette nouvelle dignité le hisse au rang d’entité plus crédible et mieux respectée – dont les informatisions, avis et orientations seront désormais référence dans le concert des systèmes de protection des droits de l’homme et de prévention des pratiques répréhensibles. Tout en lui conférant le privilège de siéger aux sessions du Conseil des Droits de l’Homme, le nouveau statut recèle d’autres avantages comme le mandat délibératif et l’éligibilité de la CNDH dans les réseaux d’institutions nationales des droits de l’homme d’apparence – ainsi que le renforcement de la confiance dont elle jouit auprès des partenaires techniques et financiers. L’accession de la Commission nationale malienne des droits de l’homme à la cour des grands lui impose aussi de la constance dans sa conformité aux critères ayant prévalu à l’octroi de son nouveau statut que sont l’indépendance, la crédibilité et l’impartialité. La structure sera ainsi soumise tous les cinq ans à un examen périodique de confirmation qu’Aguibou Bouaré et ses compagnons n’auront réussi que par la performance et le regain d’expertise dans la consécration des principes qui leur ont valu de se hisser au firmament.
Le Témoin