Les députés britanniques adoptent une loi demandant le report du Brexit et rejettent des élections anticipées
Les députés britanniques ont adopté mercredi une loi demandant le report du Brexit, afin d’empêcher une sortie sans accord de l’Union européenne le 31 octobre.
Les députés britanniques ont adopté mercredi une loi demandant le report du Brexit, infligeant un nouveau revers cuisant au Premier ministre Boris Johnson, afin d’empêcher une sortie sans accord de l’Union européenne le 31 octobre.
Ce vote constitue un nouveau camouflet pour le chef du gouvernement, déterminé à faire sortir son pays de l’UE le 31 octobre, même sans accord de divorce. Les députés ont fait dérailler ses plans, en votant à une majorité de 28 voix cette proposition de loi qui le contraint à demander à Bruxelles un report de trois mois du Brexit, sauf si un accord de sortie a été conclu.
Farouchement opposé à tout nouveau report, Boris Johnson a accusé les députés de “saboter” les négociations qu’il dit mener avec l’Union européenne. Il les a appelés à approuver une motion prévoyant des élections anticipées le 15 octobre, espérant ainsi obtenir une nouvelle majorité pour soutenir sa stratégie sur le Brexit avant le conseil européen des 17 et 18 octobre. Mais les députés britanniques ont finalement rejeté mercredi soir, infligeant un troisième revers cinglant pour Boris Johnson en 24 heures.
La proposition de loi destinée à repousser le Brexit doit maintenant être examinée jeudi à la Chambre des Lords, la chambre haute du Parlement, qui n’aura que quelques jours pour l’approuver puisque Boris Johnson a décidé de suspendre le Parlement la semaine prochaine pendant cinq semaines. Toute demande de délai devra encore être approuvée à l’unanimité des 27 autres Etats membres de l’UE.
Mauvaise posture
Sans majorité et défié par les députés, Boris Johnson semblait en bien mauvaise posture mercredi. Pas de quoi inquiéter le président américain Donald Trump, qui a assuré que le Premier ministre britannique “sait comment gagner”.
Affichant son optimisme contre vents et marées, Boris Johnson a assuré faire d’”importants progrès” dans les négociations avec l’UE. Mais le chef de la diplomatie irlandaise Simon Coveney a affirmé qu’il n’y avait “aucune proposition du gouvernement britannique qui puisse servir de base à une discussion et à une négociation”, sur la télévision RTE.
Le divorce doit être acté dans moins de deux mois et le risque que le Royaume-Uni quitte l’UE sans accord s’est accru, a constaté la Commission européenne. Face à cette éventualité, l’Union européenne est prête à mobiliser 780 millions d’euros d’assistance financière d’urgence pour les Etats membres les plus touchés par des répercussions économiques.
C.Bo. avec AFP