ACTUALITÉSMonde

Les alliés européens de Kiev resserrent les rangs, Londres et Paris proposent une trêve partielle en Ukraine

Meguetan Infos

Les alliés européens de Kiev ont resserré les rangs dimanche à Londres et affiché leur engagement à soutenir Kiev et à se réarmer face à la Russie, Paris et Londres proposant par ailleurs une trêve partielle d’un mois en Ukraine.

Il s’agit d’une trêve “dans les airs, sur les mers” et concernant les frappes sur “les infrastructures énergétiques”, a affirmé dans la soirée au journal Le Figaro le président français Emmanuel Macron, qui n’avait pas pris la parole publiquement à Londres.

L’avantage d’une telle trêve, qui exclut les opérations terrestres, c’est qu’”on sait la mesurer” alors que le front est immense, “l’équivalent de la ligne Paris-Budapest”, a-t-il ajouté.

Le Premier ministre britannique Keir Starmer avait réuni dimanche à Londres le président ukrainien Volodymyr Zelensky et une quinzaine de dirigeants européens alliés de Kiev ainsi que la Turquie, le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte, et le Premier ministre canadien, Justin Trudeau.

M. Starmer a souligné qu’”un certain nombre de pays” avaient dit vouloir rejoindre “une coalition des bonnes volontés” pour défendre un futur accord de paix.

– Garanties de sécurité –
La réunion se voulait une occasion pour les alliés de Kiev de resserrer les rangs et d’apporter leur soutien à M. Zelensky, 48 heures après sa vive altercation avec son homologue américain Donald Trump à la Maison Blanche.

Ce dernier lui avait reproché de “s’être mis en très mauvaise posture” et lui avait ordonné de faire la paix avec la Russie, faute de quoi les Etats-Unis le laisseraient “tomber”. L’accord sur une exploitation des minerais ukrainiens par les Etats-Unis, qui devait être signé à cette occasion, ne l’a finalement pas été.

Interrogé dimanche à Londres sur la façon dont il avait été rudoyé en mondovision dans le Bureau ovale, M. Zelensky a déploré le “format” médiatique donné par la Maison Blanche à son entretien avec les dirigeants américains.

“Les conversation franches entre partenaires sont importantes et constructives, et doivent avoir lieu”, a-t-il souligné. Mais il n’est “pas bon” qu’elles soient ouvertes à tous car sinon elles peuvent être “exploitées par des non-amis”.

M. Zelensky, qui a également été reçu dimanche par le roi Charles III, s’est toutefois redit prêt à signer l’accord sur les minerais “si toutes les parties sont prêtes”. Kiev exige notamment des garanties de sécurité en cas de cessez-le-feu.

Ses alliés réunis à Londres ont eux aussi souligné le besoin de “garanties de sécurité globales” pour l’Ukraine, a rappelé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

“L’Europe doit faire le gros du travail, mais pour défendre la paix sur notre continent, et pour réussir, cet effort doit être fortement soutenu par les Etats-Unis”, a renchéri M. Starmer.

Mme von der Leyen a dit vouloir présenter “un plan global sur la manière de réarmer l’Europe” lors d’un sommet spécial de l’UE prévu jeudi à Bruxelles. “Nous devons urgemment réarmer l’Europe”, a-t-elle martelé.

“Davantage de pays européens vont augmenter leurs dépenses de défense”, a assuré M. Rutte, saluant une “très bonne nouvelle”.

– “Pas l’intention de capituler”
Assis aux côtés du président ukrainien lors de la réunion, M. Starmer a assuré celui-ci du soutien, “aussi longtemps qu’il le faudra”, de tous les dirigeants assis “autour de cette table”.

Etaient notamment présents le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz, et les chefs de gouvernement italien Giorgia Meloni et polonais Donald Tusk.

L’Ukraine est “victime des agressions russes, et cette vérité demeure inébranlable pour tous”, a martelé M. Scholz, dont le pays est le deuxième fournisseur d’aide à Kiev depuis l’invasion russe, derrière les Etats-Unis, avec un total de 44 milliards d’euros.

Face au président russe Vladimir Poutine, il s’agit d’envoyer le message “que l’Occident n’a pas l’intention de capituler devant son chantage et son agression”, a déclaré de son coté M. Tusk.

Il est “très important d’éviter” que l’Occident “se divise”, a convenu la cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni, réputée proche de Donald Trump.

“Les dirigeants européens ont décidé aujourd’hui à Londres de poursuivre la guerre au lieu d’opter pour la paix”, a pour sa part critiqué dimanche soir sur X le Premier ministre hongrois prorusse, Viktor Orban, qui n’était pas convié à la réunion de Londres.

– Pression de Washington –

Washington a encore fait monter la pression dimanche sur M. Zelensky, en laissant planer l’idée qu’il pourrait devoir partir. “Nous avons besoin d’un dirigeant qui peut traiter avec nous, traiter avec les Russes à un moment et mettre fin à cette guerre”, a déclaré, le conseiller à la sécurité nationale de M. Trump, Mike Waltz.

Washington et Moscou, qui se réjouit du changement radical de la politique américaine, ont entamé le mois dernier — sans inviter l’Ukraine ni les Européens –, des négociations pour mettre fin à la guerre, dont le président américain refuse de considérer Moscou comme responsable.

M. Starmer a par ailleurs annoncé un nouvel accord qui permettra à Kiev d’acheter 5.000 missiles de défense aérienne pour un montant de 1,6 milliard de livres sterling (1,94 milliard d’euros).

Samedi, le Royaume-Uni avait signé un accord de prêt de 2,26 milliards de livres (près de 2,74 milliards d’euros) pour soutenir les capacités militaires ukrainiennes.

AFP

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page
Open

X