Législation et contrôle de l’action gouvernementale : Le CNT joue pleinement sa partition
Meguetan Infos
Depuis son installation, en janvier 2021, le Conseil National de Transition (CNT) joue pleinement sa partition. Le parlement provisoire a à son actif près de 80 textes de lois adoptés, sans compter les nombreuses interpellations du gouvernement, des missions sur le terrain.
L’on avait pensé que le Conseil National de Transition allait se complaire dans un rôle de caisse de résonnance du gouvernement, c’est sans compter avec la détermination du parlement provisoire, sous le leadership de son président, le Colonel Malick Diaw.
C’est ainsi que l’organe législatif de la Transition ne s’est pas une seule fait prier pour interpeller les membres du gouvernement, pour critiquer leurs insuffisances et manquements, pour attirer leur attention sur les écueils et déceptions dans l’exécution de meurs missions. Et, c’est dans ce sens que sous le leadership du président du CNT, le Colonel Malick Diaw, le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga a été quasiment sommé de faire diligence pour améliorer le bilan des actions qu’il avait annoncées dans son plan d’actions gouvernemental (PAG). C’était le 21 avril dernier, en séance questions d’actualité, et, à cette occasion, les conseillers n’ont fait aucun cadeau au locataire de la primature. Nouhoum Sarr a même brandi un carton rouge au gouvernement, assurant que sa note de 3 sur 10 (attribué au bilan étant de 33 %) mérite un renvoi pur et simple s’il était un élève.
D’autres conseillers comme Amadou Maïga, Younoussa Touré, Mme Diarra Racky Talla, Assane Sidibé, Dina Dolo, Adama Fomba, Mme Haïdara Aïchata Cissé, Oumar Z. Diarra, Youssouf Z. Coulibaly, Ramata Diaouré ont exprimé clairement leurs insatisfactions quant à la conduite des affaires publiques, sous le leadership du chef du gouvernement. Et Me Boubacar N. Diallo, le Rapporteur de la Commission loi du CNT de souligner, avec gravité, en direction du locataire de la primature : « l’exécution de votre PAG peine à convaincre, sinon à satisfaire tout simplement les attentes des populations ».
Les membres du parlement provisoire sont donc déterminés à jouer toute leur partition pour accentuer les pressions sur l’exécutif afin qu’il travaille davantage à la satisfaction des attentes des populations. C’est pourquoi ils n’hésitent pas à faire des séances de « questions orales » et/ou de « questions écrites » pour exiger que les ministres rendent compte d leurs actions sur divers points. Ce fut le cas dans le domaine de la sécurité, de la santé, de la culture, du commerce, etc. Sans oublier la polémique autour de l’attribution des logements sociaux, les concours de recrutements et d’autres préoccupations brûlantes. Ce qui obligeait les ministres concernés à devoir passer s’expliquer devant le CNT.
Et, selon plusieurs observateurs, le parlement de transition joue bien son rôle et n’a rien à envier au travail d’une Assemblée nationale d’un régime démocratique normal. C’est dans ce sens que les membres du CNT ne cessent aussi de faire de nombreuses recommandations tant à travers les travaux en commissions qu’en plénière pour pousser l’équipe gouvernementale à améliorer ses actions. Et le président du CNT, lui-même, à l’issue de l’interpellation du Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, lui a demandé plus d’efforts. « À l’issue de cette séance, j’estime que nous avons pu ensemble nous accorder sur les véritables priorités de l’heure. À cet égard, nul doute que vous vous emploierez très rapidement à remettre au cœur du programme du travail gouvernemental les nouvelles actions requises pour confronter le processus de refondation de notre pays ».
Par ailleurs, le CNT semble très prolixe dans son rôle législatif et, au jour d’aujourd’hui, l’on estime environ 80 lois les textes adoptés par le parlement provisoire à. S’y ajoute les nombreuses missions des membres de l’organe à l’intérieur comme à l’extérieur du Mali. Bruno D SEGBEDJI
Mali Horizon