Le ton monte entre Léa Salamé et Jean-Luc Mélenchon: “Ne me hurlez pas dessus”
Meguetan Infos
Le leader de La France insoumise (LFI) était l’invité de Léa Salamé, ce mardi matin sur France inter. Le ton est monté entre la journaliste et le représentant politique sur la question du chômage.
À l’origine du différend, une vision diamétralement opposée de l’ampleur du chômage en France, entre les chiffres officiels, défendus par Léa Salamé, et les chiffres “réels”, pointés du doigt par Jean-Luc Mélenchon. “Je vous fais remarquer quel est le bilan de M. Macron: la dette est à son sommet, le déficit du commerce extérieur est le plus vaste de notre histoire, le chômage est masqué par le recours à l’apprentissage et ces gens viennent maintenant donner des leçons de rigueur sur la manière d’organiser les finances”, s’agace le leader de la gauche française.
“Non, Madame Salamé!”
Léa Salamé tente de le corriger: “Le chômage, pour le coup, n’a jamais été aussi bas depuis quinze ans”, rétorque-t-elle, citant les chiffres de l’Insee, avant de provoquer une vive réaction de son invité du jour. “Non, Madame Salamé! Non, Madame Salamé”, s’énerve Jean-Luc Mélenchon. “Ne me hurlez pas dessus”, répond la présentatrice du 7/9 de France inter. Le ton monte. Le prétendant à Matignon, qui a bien l’intention de ravir le poste à Élisabeth Borne à l’issue des élections législatives, reproche en effet au gouvernement de masquer les chiffres réels grâce aux nombreux contrats d’apprentissage. “Le chômage est à son plus haut niveau, le chômage réel », insiste-t-il.
« Madame Salamé, dites à vos auditeurs que le chômage a baissé parce qu’on inscrit 900.000 postes nouveaux qui sont en fait les contrats des jeunes apprentis », s’agace @JLMelenchon #le79Inter pic.twitter.com/EVnwlfNiwM
— France Inter (@franceinter) June 7, 2022
Pas faux, mais…
Le nombre de contrats d’apprentissage a effectivement “explosé depuis le début de la crise sanitaire et la hausse des aides à l’embauche pour ce dispositif”, précise la cellule “fact-checking” de Libération. Il a quasi doublé en deux ans. Cependant, selon son analyse, la majorité des “entrants (53,9%) en apprentissage étaient en études avant le début du contrat et seulement 28,1% étaient déjà en apprentissage ou demandeurs d’emploi ». Les premiers cités sont donc passés d’un statut d’étudiant à celui d’apprenti et n’ont donc pas contribué à faire baisser les chiffres du chômage.
7sur7.be