Le sultanat de Brunei instaure la lapidation pour les homosexuels
Le sultan de Brunei a présenté mercredi un durcissement du code pénal dans cet État situé sur l’île de Bornéo. Largement condamné à l’étranger, cette législation inspirée de la charia, cible en particulier les homosexuels qui risquent désormais la peine de mort.
Ainsi, selon le texte, qui concerne tous les musulmans du pays (et pas le reste de la population), soit deux tiers des habitants : «toute personne reconnue coupable d’avoir eu des rapports homosexuels ou adultérins encourra la peine de mort par lapidation». Les nouvelles lois vont durcir une législation déjà particulièrement sévère dans ce pays de 420 000 habitants. «Je veux voir les enseignements de l’islam dans ce pays se renforcer», a déclaré mercredi le sultan Hassanal Bolkiah dans un discours prononcé près de la capitale Bandar Seri Begawan.
Autre mesure phare, les voleurs se feront par exemple couper la main ou le pied. Avant cela, la vente d’alcool était déjà prohibée, tout comme le fait d’avoir des enfants hors mariage.
L’annonce de cette réforme a créé une levée de boucliers de la part de la communauté internationale. Michelle Bachelet, Haut-Commissaire aux droits de l’Homme, a ainsi déclaré le 1er avril que ce code pénal était «cruel et inhumain». Elle a appelé l’État à renoncer à sa réforme. De son côté, George Clooney avait appelé à boycotter neuf hôtels de luxe, liés au sultan de Brunei. Parmi eux, le Plaza Athénée et le Meurice, deux établissements parisiens.
«Le code pénal du Brunei est un texte profondément vicié, qui contient toute une série de dispositions contraires aux droits humains», explique Rachel Chhoa-Howard, chercheuse à Amnesty International, sur le site de l’ONG. «Il prévoit des peines cruelles, inhumaines et dégradantes, mais restreint également de façon flagrante les droits à la liberté d’expression, de religion et de croyance, et inscrit dans la législation la discrimination à l’égard des femmes et des filles.»
Source: CNEWS