Alors que l’incertitude continue de régner sur la praticabilité de la route Sevaré-Gao pour cause d’insécurité, les plus hautes autorités font mine de juguler les pénibles tracasseries logistiques qu’affrontent les usagers pour joindre les deux bouts sur ce tronçon. Le dernier Conseil des Ministres a été ainsi sanctionné par une mesure accueillie avec la plus grande euphorie : la décision du gouvernement de casser la tire-lire publique pour rendre effective les travaux de réhabilitation d’une infrastructure routière très vitale dans les échanges entre le septentrion et le reste du pays. Il est question ici d’un marché de 962,5 millions approuvé par le gouvernement en hors-taxe en faveur d’une entreprise dénommée GIC Mali NOVEC SA pour les simples contrôle et surveillance des travaux sur une infime section longue de 111 kilomètres. Puisque le tronçon concerné par la réhabilitation s’étend sur 700 kilomètres environ, il est loisible de comprendre que pour l’ensemble de l’ouvrage la même prestation risque de coûter la bagatelle de près de 7 milliards de nos francs. De quoi s’interroger sur les raisons pour lesquelles les attributions du genre sont de plus en plus souvent déconnectés des marchés qui les provoquent. Ils sont en définitive de plus en plus nombreux les observateurs qui subodorent des visées rentières en-dessous de la pratique. Et dire par ailleurs que la situation sécuritaire ne se prête guère à l’exécution effective des marchés et sert très souvent de justification de la carence des prestataires.
La Rédaction
Le Témoin