Le secrétaire général des Nations Unies salue le calme qui a prévalu lors du second tour de la présidentielle
Le Secrétaire général des Nations unies a fait une déclaration dans laquelle il tient à féliciter le peuple et le gouvernement du Mali pour le calme qui a prévalu lors du second tour de l’élection présidentielle qui s’est tenu le 12 août. Antonio Guterres salue les mesures prises pour garantir la sécurité du processus électoral dans la plus grande partie du pays, en dépit des conditions météorologiques difficiles et des défis sécuritaires recensés dans certaines zones.
Le Secrétaire général des Nations unies appelle toutes les parties à conserver le calme jusqu’à la conclusion du processus électoral, et à continuer de régler leurs différends en accord avec la loi et la Constitution du Mali. Il en appelle à tous les leaders politiques afin qu’ils continuent de promouvoir une atmosphère paisible, en évitant les rhétoriques incendiaires. Les Nations unies restent déterminées à soutenir le peuple et le gouvernement du Mali dans leurs efforts de consolidation de la paix.
(Source : MINUSMA)
Cécile Kyenge, chef de la MOE UE : «ON N’A PAS OBSERVÉ DE FRAUDES, MAIS PLUTÔT DES IRRÉGULARITES PROCÉDURALES»
Hier, la Mission d’observation électorale de l’Union européenne (MOE UE) a rendu compte aux journalistes de ses constats sur le second tour de l’élection présidentielle. Les opérations de vote, selon Cécile Kyenge, ont été qualifiées positivement par les 90 observateurs déployés par la Mission sur l’étendue du territoire (excepté les Régions de Mopti, Tombouctou et Kidal). Ceux-ci ont couvert 440 bureaux de vote.
En effet, «95% des bureaux observés ont ouvert à l’heure» et les observateurs n’ont pas relevé de fraudes, mais plutôt des « irrégularités procédurales, comme le non affichage des listes électorales», a déclaré Cécile Kyenge, ajoutant que les observateurs ont, par ailleurs, constaté deux cas de procès verbaux présignés qui, contrairement aux rumeurs, ne mentionnaient aucun résultat.
Globalement, la Mission retient que le scrutin a été marqué par des progrès dans l’organisation et la transparence qui, cependant, restent limités notamment par le contexte sécuritaire. Selon la cheffe de la MOE UE, il a été enregistré un cas de meurtre, celui d’un président de bureau de vote et des attaques contre plusieurs bureaux lors du scrutin du 12 août.
Cécile Kyenge a renouvelé ses appels à la transparence à l’adresse des institutions électorales. Elle a souhaité que le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation publie, comme il l’avait fait au premier tour, la liste détaillée des bureaux de vote ainsi que l’intégralité des résultats provisoires bureau de vote par bureau de vote. Aussi, a-t-elle invité les autorités à rendre public l’état de distribution final des cartes d’électeur et à garantir la transparence lors de la centralisation, du traitement et de la proclamation des résultats.
Autres mesures : la MOE UE demande que l’accès des observateurs nationaux et internationaux à la centralisation soit garanti par l’administration électorale et que le traitement par la Cour constitutionnelle des résultats et des recours déposés par des candidats réponde au même critère.
Cécile Kyenge a, par ailleurs, exhorté les candidats à faire preuve de mesure en évitant d’annoncer « leurs propres estimations avant la publication des résultats provisoires et à régler les contestations éventuelles par la seule voie des recours juridictionnels».
La Mission d’observation électorale de l’Union européenne publiera ultérieurement un rapport final comprenant une analyse complète du processus et des recommandations pour les élections futures. En attendant, elle souligne, dans sa déclaration préliminaire, que des efforts ont été consentis par le ministère de l’Administration territoriale pour corriger les défaillances organisationnelles du premier tour, malgré les délais serrés.
Concernant la couverture médiatique, la MOE UE indique que, sur les radios privées, le candidat Soumaïla cissé a monopolisé à 88% le temps d’antenne de la radio Kayira, tandis que le président sortant a occupé près de 90% du temps d’antenne des radios Kledu et Niéta. S’agissant de la presse écrite, Ibrahim Boubacar Kéita a dominé les espaces rédactionnels de certains quotidiens, alors que d’autres, comme L’Essor, étaient «équilibrés entre les deux candidats».