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Le promoteur du festival Didadi sur le bilan de huit ans : « En plus de booster l’économie locale, de faire la lumière sur Bougouni, le festival Didadi rassemble… »

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Dans une interview qu’il a bien voulu nous accorder, le promoteur de l’hôtel Piémont non moins promoteur du festival Didadi, nous fait le point des préparatifs de son festival et de sa réalisation dans la ville de Bougouni. Lisez plutôt !

Notre voie: C’est quoi festival Didadi, d’où est venue l’idée ?

Le promoteur : Le Didadi est une musique populaire de notre zone du Wassoulou en général et de Bougouni à la porte du Wassoulou. C’est notre appellation ici à Bougouni. Mais, dans d’autres régions, tu peux trouver aussi le diagawara, le bari, le Di.  Le Didadi est une musique populaire de presqu’une grande partie de la 3ème région. Aujourd’hui, la région de Bougouni est connue à travers le Didadi comme le balafon chez les Sénoufos. Il y a eu l’idée d’organiser le festival Didadi quand j’étais à l’aventure en Italie. Je me suis dit que notre zone est culturellement bien connue grâce aux grands artistes comme Nahawa Doumbia et beaucoup d’autres qui ont marqué leur temps dans la musique. C’est pourquoi je me suis dit qu’il vaut mieux organiser un festival culturel que j’ai dénommé “Didadi”.

Notre voie : Pour beaucoup, c’est le festival de Nahawa Doumbia ; la reine du Didadi 

Beaucoup pensent que réellement Nahawa Doumbia serait la directrice ou la promotrice du festival alors que c’est moi qui suis le promoteur. J’ai eu l’idée en aventure. Il faut reconnaitre que, qui parle aujourd’hui Didadi parle de Nahawa Doumbia. Elle est considérée comme la marraine à travers le monde. Ce sont des personnes qu’il faut mettre en valeur. En organisant ce festival, Nahawa Doumbia était la marraine, mais aujourd’hui, elle occupe la présidence d’honneur. C’est une personne incontournable du festival.

Notre voie : Depuis ce festival, la ville de Bougouni est en train d’émerger. Quelle est votre politique ?

Ce festival est aujourd’hui en train de faire émerger la région de Bougouni. Ma politique en réalité, je me suis toujours dit que nous autres, on a un peu tourné dans le monde. Mon objectif était de voir de ce que je pouvais faire pour ma ville. À travers ma ville, qu’est-ce que je peux faire pour mon pays ? Donc, l’idée d’organiser un festival culturel mais aussi touristique, c’est de faire en sorte qu’il y ait une activité touristique, économique à Bougouni, un certain moment. Cela profite beaucoup à la population ainsi qu’à notre région qui aujourd’hui, à travers le festival est bien visitée. On a quelques jours de festival où on part dans les lieux touristiques, des zones méconnues sont mises à la lumière à travers le festival Didadi de Bougouni et je crois que c’est un festival qui apporte vraiment une visibilité énorme à la vile de Bougouni. C’est ma politique et j’aimerais réellement que la visibilité s’accroit d’année en année pour que Bougouni puisse être aujourd’hui considéré comme une destination culturelle et touristique du Mali. Le pays dans le temps, avait oublié le Sud, puisque tout était orienté vers l’axe Bamako-Mopti jusqu’à Gao. Aujourd’hui, avec cette crise multidimensionnelle, le Mali a fait l’erreur de ne pas orienter le tourisme vers le sud. Il n’y a pas mal de sites touristiques qui se trouvent au Sud.

Notre voie : En dehors du festival que faites-vous ?

En dehors du festival, je suis promoteur d’hôtel. J’ai même commencé depuis très longtemps. J’ai commencé cette activité depuis que j’étais à l’aventure. Aujourd’hui, nous avons presqu’une bonne cinquantaine de chambres à l’hôtel, deux salles de conférence et un restaurant. Ma deuxième activité est que j’ai associé le festival. C’est un casse-tête total de manager les deux activités. En réalité, il faut être un occupé pour pouvoir le faire. Donc, je me casse en mille morceaux pour pouvoir satisfaire les deux besoins à savoir la gestion de l’hôtel et l’organisation du festival. Je ne peux pas passer sans saluer la commission d’organisation du festival, car c’est cette commission qui me rend la tâche plus facile.

Notre voie : Huit éditions sont passées. Quel bilan faites-vous ?

Après 8 éditions, le bilan que je tire de l’organisation de ce festival est nettement positif. Ce festival a permis de donner une très grande visibilité à Bougouni. C’est un festival qui fait mouvoir un peu l’économie locale à Bougouni durant le mois de mars. Ce qui me plait dans tout cela, c’est la cohésion sociale. Beaucoup de ressortissants de la localité qui sont à Bamako ou à l’extérieur du pays se donnent rendez-vous à ce festival. C’est un moment de brassage culturel, un espace de communion dont chacun tire profit. Chacun retourne étant bien fourni en informations et même en expériences. Nous avons de l’artisanat qui fait la promotion du donner et du recevoir.

Notre voie : Y’a-t-il innovation cette année ?

En matière d’innovation, il existe un grand nombre parce que nous avons constaté qu’on a un petit déficit durant ces années. Nous avons vraiment décidé de faire une piscine tout juste après le grand concert afin que les festivaliers se retrouvent au bord de cette piscine où il y a une boite en plein air pour passer le reste de la nuit. Il y aura des projections de cinémas qu’on va faire en ville et renforcer la course de pirogues.

Notre voie : Quels impacts la population a de ce festival?

Ce festival a un impact considérable sur la population de Bougouni. C’est un moment où les activités  tournent bien à Bougouni. Tous les indicateurs trouvent que c’est une activité qui contribue  à l’économie.

Notre voie : Combien de festivaliers sont attendus pour cette édition ?

Nous nous attendons cette année à plus de 20 mille festivaliers. C’est un moment très difficile pour le pays et que les gens ont besoin de divertissement.

Notre voie : Peut-on savoir les programmes de cette édition ?

Le programme de cette année est classique. Il y aura des conférences débat, des visites touristiques, une course de pirogues et une exposition vente des objets d’arts. Il y aura aussi le grand concert.

Notre voie : A combien s’élèvent les coûts de l’organisation ?

Il est très difficile d’évaluer le coût du festival, mais il très élevé. On aimerait le faire car, le pays est difficile et les gens ont besoin de se détendre pour être en confiance. Nous invitons les autorités et les bailleurs de fonds à nous faire confiance et de venir vers nous. Le festival joue un rôle important dans la protection de la culture malienne.

Notre voie : Comment comptez-vous sécuriser ce festival ?

Pour la sécurisation du festival, nous faisons toujours avec les autorités compétentes en la matière. Nous coordonnons ensemble un plan de sécurisation. Nous savons que l’insécurité est aujourd’hui à l’ordre du jour. La situation s’améliore peu à peu. Nous remercions les autorités militaires  du pays qui ont su réellement redonner confiance aux populations et que la peur a changé de camp.

Notre voie : En termes de retombées, qu’apporte le festival ?

En termes de retombées, nous avons à gagner du festival et cela ne se limite pas seulement au côté économique de la chose. Aujourd’hui, le festival permet de changer l’image de Bougouni. Cette idée demeure la plus importante.

Notre voie : Un appel à l’endroit des festivaliers et des partenaires ?

L’appel que je lance aux festivaliers est qu’ils viennent fêter. Bougouni sera vraiment un lieu de rendez-vous culturel à partir du 10 jusqu’au 13 mars prochain. Les expositions vont commencer depuis la première semaine du mois de mars. Nous sommes sur notre site, on donne beaucoup plus de temps aux ressortissants de Bougouni pour pouvoir s’acquérir des marchandises quand ils en ont besoin.

Réalisée par Fousseyni SISSOKO

Source : Notre Voie

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