Le président malien n’exclut pas une révision de certaines dispositions de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale
Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta n’a pas exclu une révision de certaines dispositions de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale (APR) signé en mai et juin 2015 entre l’Etat du Mali et les mouvements armés du nord du pays.
Dans son message à la nation, diffusé à l’occasion du 59e anniversaire de l’indépendance du Mali célébré ce dimanche, il a justifié cette révision par “les obstacles sur lesquels bute la mise en œuvre de l’accord”.
“Malgré les développements récents, des difficultés demeurent et sont inhérentes, pour certaines d’entre elles, à la nature même d’un tel accord et pour d’autres, à l’incompréhension et par moments à l’intransigeance de certains signataires”, a-t-il souligné.
Cependant, le président Keïta a réaffirmé “l’attachement du gouvernement malien à cet accord, quitte à en discuter certaines dispositions, l’essentiel étant d’en conserver l’esprit”.
Il a par ailleurs, annoncé des conférences de développement dans chaque région du pays afin de faire face aux “revendications relatives au développement local et régional”.
Pour le chef de l’Etat malien, ces conférences régionales seront “des Tables Rondes avec la participation active des forces vives de chaque région, des diasporas maliennes, des partenaires de la coopération bilatérale, multilatérale et décentralisée”.
Elles visent ainsi à conforter “l’orientation politique prise depuis les États généraux de la décentralisation et qui place la région au cœur de la nouvelle architecture institutionnelle du pays”.
Pour lui “la demande de bonnes routes est légitime” tout comme l’est le souci d’une meilleure gouvernance des ressources afin que “chaque centime aille au précieux chantier du développement national”.
A cette occasion, le président a lancé un avertissement en faisant allusion aux scènes de violence les 18 et 19 septembre 2019 à Niono (centre) et Tombouctou (nord) : “Le recours à la violence comme moyen de revendication de droits ne saurait prospérer sans mettre en péril le contrat social…”.
“La violence qui tend à devenir un moyen de revendiquer ne peut être tolérée … Qu’il s’agisse des actes criminels dans le nord, au centre et partout ailleurs, ou des tragédies actuelles de Niono et Tombouctou, le seuil de l’intolérable est en train d’être franchi. Et si nous n’y prenons pas garde, ce sont les fondements même de notre société qui s’en trouveront ébranlés”, a souligné le président Keïta.
Source: Xinhua