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Le président de la commission de la santé du Cnt, Aboubacar Sidick Fomba “Il est inacceptable que des fonctionnaires se permettent d’aller travailler dans les structures de santé privées”

Meguetan Infos

Au cours d’une conférence de presse, le président de la Commission de la santé, du développement social et de la solidarité du Conseil national de Transition (Cnt), Aboubacar Sidick Fomba, s’est exprimé sur la rumeur incriminant l’Institut national de prévoyance sociale (Inps) et la Caisse nationale d’assurance maladie (Canam) de détournement de plus de 19 milliards de FCFA ainsi que sur plusieurs autres questions relevant de sa compétence.

Dans ses propos introductifs, il dira que c’est un devoir pour lui en tant que président de la Commission de la santé, du développement social et de la solidarité de l’organe législatif de la Transition (Cnt) de sortir afin d’apporter les précisions nécessaires surtout après des investigations.

Et de préciser qu’en lieu et place de l’information selon laquelle il y eu un détournement de plus de 19 milliards de l’Etat à la Canam et à l’Inps, ce sont plutôt des mauvais payeurs qui doivent à ses deux structures la somme incriminée.

Selon lui, lorsque l’on fait la répartition dudit montant, les six communes du district de Bamako doivent 12 milliards de francs et les autres régions 7 milliards, donc au total ces collectivités doivent 19 milliards de FCFA. Avant de féliciter le Bureau du Vérificateur général pour avoir facilité une lutte qui avait été engagée par l’Inps et la Canam afin de faire des recouvrements auprès de certaines structures. Il a saisi l’occasion pour s’exprimer sur le rapport entre la Canam et les organismes délégués de gestion notamment l’Inps et la Caisse malienne de sécurité sociale (Cmss) qui sont chargés de faire des recouvrements et de payer des cotisations en même temps ils doivent payer des prestataires qui sont à leur niveau.

 Critères préétablis respectés

Il a aussi évoqué la question du recrutement à l’Inps qui continue de défrayer la chronique. Ainsi, à l’en croire, la Commission santé du Cnt avait convoqué le directeur de l’Inps pour une séance d’écoute sur la question au cours de laquelle ce dernier a laissé entendre que plusieurs agents de sa structure avaient fait valoir leur droit à la retraite et en fonction des besoins, l’Inps avait procédé en 2022 à des recrutements autorisés par le Conseil d’administration, conformément aux textes en vigueur. C’est ainsi que, dit-il, la direction de l’Inps a commis un cabinet de conseil qui avait lancé des avis de recrutement le 2 novembre 2022 et la clôture était prévue le 2 décembre de la même année. Après celle-ci, le cabinet a procédé aux recrutements en respectant les critères préétablis. “Nous avons demandé au directeur les autres critères qui ont prévalu dans ce recrutement. Ce dernier a précisé que la priorité a été donnée aux stagiaires de la boite ainsi que les personnes vivant avec un handicap qui sont même venues féliciter la direction de l’Inps”, a-t-il renchéri.

A ses dires, tous ces bruits et contestations visent uniquement de porter atteinte à la crédibilité de nos institutions. Raison pour laquelle, dit-il, la Commission santé du Cnt, dans son rôle d’investigation, est obligée de mettre les choses à l’endroit. “Ce qui est déplorable c’est qu’il y a certaines personnes travaillant au sein de ces institutions qui se livrent à ce jeu. Pour mettre fin à ces pratiques, nous allons diligenter des enquêtes pour démasquer celles-ci et les traduire devant les juridictions compétentes. Notre rôle n’est pas de défendre l’Inps ou son directeur, mais nous défendons l’institution qui est en train de tisser des accords avec les structures de prévoyance sociale d’autres pays afin de permettre aux Maliens de la diaspora de rentrer au bercail après leur retrait et de pouvoir bénéficier de la protection sociale. Donc, nous n’acceptons pas que l’on dénigre nos institutions”, a-t-il laissé entendre.

697 nouveaux bâtiments construits

A cet effet, il dira que ce projet avait engrangé de très bons résultats notamment la construction de 697 nouveaux bâtiments, la rénovation de 925 bâtiments, l’équipement de 604 Centres de santé communautaire (Cscom) en laboratoire, l’achat de 329 motos pour les stratégies avancées, la construction de 17 adduction d’eau dans les formations sanitaires et le recrutement de 337 personnes. Aux dires de Fomba, à suite de ce projet, les services de protection sociale sont dans un nouveau projet “Kénéya Yiriwali” qui permettra de faire une couverture sanitaire de 15 millions de Maliens dans les régions de Koulikoro, Ségou, Mopti, Gao, Tombouctou, Sikasso et dans le district de Bamako. Aussi, précise-t-il, le projet concernera 7032 structures de santé dont cinq hôpitaux de deuxième référence, 38 Centres de santé de référence, 1 118 Cscom, 3 482 sites AEC, 82 maternités, 1 113 structures privées, 14 infirmeries scolaires et garnisons.

Par rapport à la question de gratuité de la césarienne, il dira qu’il y a un problème de kits. Et d’ajouter qu’en 2023, la césarienne ne concernait que 2 000 à 3 000 personnes et ce nombre a dépassé la barre de 40 000 personnes entrainant des ruptures de stocks au niveau de nos structures de santé.

Il a aussi déploré l’exercice illégal de la médecine dans certaines circonstances, car selon lui, il est inacceptable que des fonctionnaires maliens se permettent d’aller travailler dans les structures de santé privées ou de détourner les patients des structures publiques vers leurs officines privées. “Nous sommes en manque de personnels sanitaires parce qu’au lieu de 50 000 personnes nous ne disposons que de 12 000 soit 6 agents de santé pour 10 000 habitants au lieu de 23 agents pour 10 000 habitants”, a-t-il conclu.                   

Boubacar Païtao

Aujourd’hui-Mali

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