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“Le moral bas”, “en sous-effectifs”: les infirmières réclament une hausse des salaires en Angleterre

Meguetan Infos

Le “cœur lourd”, les infirmières sont de nouveau en grève pour deux jours à partir de mercredi en Angleterre, poursuivant un mouvement inédit pour les salaires et de meilleures conditions de travail dans un Royaume-Uni confronté à une forte inflation.

Ces nouvelles journées de mobilisation témoignent de l’impasse dans les négociations entre le principal syndicat d’infirmières, le Royal College of Nursing (RCN) et le gouvernement conservateur de Rishi Sunak, qui refuse les augmentations que le RCN réclame. Ce blocage a poussé le syndicat, qui a observé en décembre sa première grève en plus d’un siècle d’existence, à annoncer lundi deux nouvelles journées de grèves en février qui concerneront davantage d’hôpitaux.

“On fait grève avec le cœur lourd mais l’esprit clair sur ce qu’on veut accomplir”, a déclaré sur Sky News Anna Swift, infirmière à Londres. “La sécurité des patients est en danger chaque jour”, a-t-elle dénoncé. “On est en sous-effectif, le moral est bas”, mais ce n’est pas “juste le salaire” qui est en jeu, alors que l’inflation a atteint 10,5% en décembre, en très légère baisse.

Le sort des patients est au centre de leurs préoccupations, assurent les grévistes. “Nos infirmières ont le cœur totalement brisé d’avoir à faire ce qu’elles font aujourd’hui, demain et n’importe quel autre jour de mobilisation”, a déclaré la secrétaire générale du RCN Pat Cullen.

Les perturbations dénoncées par le gouvernement

Le gouvernement, qui veut faire voter une loi instaurant un service minimum dans certains secteurs, dont la santé, dénonce lui les perturbations que vont engendrer ces grèves pour la population en pleine période hivernale. Avec “47.000 postes vacants” en Angleterre, “je ne sais pas comment le gouvernement va faire” pour instaurer un service minimum, a fait valoir Pat Cullen sur la chaîne ITV.

Accorder des hausses de salaires “inabordables” signifierait “une réduction des soins aux patients et alimenterait l’inflation qui nous appauvrirait tous”, a argumenté le ministre de la Santé Steve Barclay dans une tribune dans le journal The Independant. Il a plaidé pour un “dialogue constructif” avec les syndicats et veut trouver un accord sur le service minimum afin que “les patients soient toujours protégés”. Selon lui, les deux jours de débrayage des infirmières en décembre avaient entraîné l’annulation de 30.000 opérations et rendez-vous.

Selon la NHS Confederation, qui représente les hôpitaux, cette nouvelle grève pourrait entrainer l’annulation de 4.500 opérations et 25.000 rendez-vous. Son président, Matthew Taylor, a appelé le gouvernement à “faire tout ce qu’il peut pour mettre fin à ce conflit dommageable” pour le service public de santé, le NHS. “Nous ne pensons pas que c’est la bonne manière d’agir, nous continuons d’appeler les syndicats à quitter les piquets de grève et à continuer les discussions”, a affirmé un porte-parole du Premier ministre Rishi Sunak, évoquant aussi la grève à venir des enseignants à partir du 1er février, à laquelle s’ajoutera un nouveau débrayage des cheminots.

Le mouvement des infirmières est le plus populaire de tous ceux qui secouent le Royaume-Uni ces derniers mois, confronté à sa pire crise sociale depuis des décennies, selon un sondage publié mercredi par Ipsos pour l’agence PA.

7sur7.be

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