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Le ministre de la Solidarité et de la Lutte contre la pauvreté lors de la Journée mondiale de l’aide humanitaire : « Plus de 147 000 personnes déplacées internes et plus de 138 000 réfugiés au Burkina Faso, en Mauritanie et au Niger »

Le Gouvernorat de Ségou a servi de cadre à la célébration de la 7eédition de la journée mondiale de l’aide humanitaire le mardi 20 août 2019. Le thème retenu cette année était : « Hommage aux femmes humanitaires ». Cette cérémonie était sous la présidence du ministre de la Solidarité et de la Lutte contre la pauvreté, Hamadoun Konaté, ainsi que de plusieurs acteurs humanitaires, etc.

Délocalisée pour la première fois, la Journée mondiale de l’aide humanitaire s’est tenue à Ségou. Cette édition a servi d’occasion pour rendre hommage aux femmes humanitaires.

Le maire de la commune urbaine de Ségou, Nouhoum Diarra, a entamé ses propos par un diagnostic de la situation humanitaire au Mali avec la crise sécuritaire. Une situation qui a entrainé des déplacements massifs de population dans plusieurs régions du nord et du centre du Mali. Dans ses propos, il n’a pas manqué d’évoquer toutes les victimes des inondations. Partant de ces problèmes humanitaires, le maire de la commune des balanzans a fait comprendre qu’il y a urgence d’agir pour renverser la tendance.

Cette 7e édition a servi de lieu de témoignages pour certaines actrices humanitaires. NDiaw Kadiatou Tall, humanitaire, est longuement revenue sur les actions qu’elle mène en faveur des personnes atteintes de la lèpre à Ségou ainsi que les éventuelles difficultés qu’elle rencontre dans son engagement humanitaire. Elle n’est pas la seule battante dans le domaine de l’humanitaire dans cette région, Kadiatou Maiga, humanitaire dans une organisation internationale danoise travaillant sur les engins explosifs, a également témoigné sur son engagement et sa motivation : « Ma fierté, c’est d’avoir sillonné la plupart des régions du nord et du centre du Mali pour découvrir les réalités que les populations vivent».

À l’occasion de cette journée, Mme Mbaranga Gasarabwe, représentante spéciale adjointe du secrétaire général des Nations Unies et coordinatrice résidente et humanitaire de l’ONU au Mali, après être revenue sur le contexte d’institutionnalisation, en 2003, du 19 août comme Journée mondiale de l’aide humanitaire, est revenue sur l’évolution de la crise sécuritaire malienne ainsi que des besoins en aide humanitaire. Selon elle, la célébration de cette journée fait suite à la mort de 22 humanitaires des Nations Unies suite à l’attentat contre son siège à Bagdad.

La commémoration de cette journée rend ainsi hommage à tous les acteurs humanitaires de part et d’autre le monde. Le ministre de la Solidarité et de la Lutte contre la pauvreté, Hamadoun Konaté, a appuyé cette version en ces termes : « Depuis cette date, plus de 4 000 humanitaires ont été tués, blessés, détenus, kidnappés ou empêchés de mener à bien leurs activités. Cela représente en moyenne 300 cas par an. » Au total, 120 travailleurs humanitaires ont péri dans 369 attaques dans le monde, précise-t-il.

S’agissant de la place réservée à la cause des femmes humanitaires dans l’édition de cette année, la coordinatrice humanitaire précise que cela s’explique par le fait qu’elles sont celles qui souffrent le plus avec leurs enfants ainsi que leur mari, dit-elle. « Les femmes se confient plus facilement aux femmes surtout sur les questions les plus sensibles en matière de protection par exemple les violences basées sur le genre», précise-t-elle.

De son côté, le ministre de tutelle ne fait aucun doute que les femmes jouent un rôle primordial dans l’aide humanitaire. « Les femmes constituent un grand nombre de tous ceux qui risquent leur vie pour sauver les autres. Elles sont souvent les premières à réagir et les dernières à partir », a-t-il indiqué. Il a alors saisi l’occasion pour revenir sur les efforts que déploient les femmes dans les zones confrontées à la crise. Revenant sur la situation humanitaire au Mali, le ministre explique que 285 000 Maliens sont déplacés à l’intérieur ainsi qu’à l’extérieur. « Plus 147 000 personnes déplacées internes et plus de 138 000 réfugiés au Burkina Faso, en Mauritanie et au Niger », a-t-il précisé.
C’est sur cette lancée que la coordinatrice humanitaire d’OCHA Mali a fait comprendre que l’assistance humanitaire joue un rôle remarquable dans la stabilisation et le développement. C’est dans ce cadre qu’elle explique : « L’assistance humanitaire peut contribuer à la stabilisation et au développement des zones bien ciblées, y compris les zones de retour ainsi que la réintégration durable des personnes déplacées ou retournées ».

En donnant le ton au lancement de cette journée, Hamadoun Konaté, lance un appel : « Je réitère un appel pressant à toutes les parties impliquées dans les conflits dans le monde entier à veiller à la protection des civils, des acteurs humanitaires particulièrement des femmes humanitaires. » Il faut cultiver et sauver l’humanité, a-t-il dit.

Le groupe théâtral « Foli Percussion » a animé un sketch sur les violences que subissent les populations au centre du Mali. Ce qui a donné plus d’engouement à cette journée.

Cette cérémonie de lancement a pris fin par une visite de stands ainsi qu’une remise de dons de médicaments par le ministre de la Solidarité et de la Lutte contre la pauvreté.

Envoyé spécial à Ségou

Fousseni TOGOLA

Source : Le Pays

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