Alors que la justice, elle-même, s’engage dans une voie qui l’honore et qui ne fragilise pas la magistrature qui est le bien commun, le dernier rempart, l’espoir du peuple en cette période de Transition et de refondation, il y a eu subitement trop de relâchement et pour des considérations d’ordre personnel que pour l’intérêt général du corps. Dans cette affaire de sortie médiatique et de provocation sans intérêt pour ce corps d’élite, on s’est octroyé trop de liberté par rapport à l’éthique, la déontologie du corps et en violation flagrante de notre statut. Il est temps que l’hémorragie s’arrête en préservant l’unité du corps et en respectant la dignité et la loyauté des uns et des autres. Par la force des choses, nous devons être en un mot un magistrat digne et loyal, rappelés à la réalité que nous sommes accessibles à la sanction quand nous enfreignons les textes, répondre à l’invitation ou la convocation de l’inspection des services judiciaires, comme n’importe quel autre justiciable. Cela ne devrait souffrir d’aucune complaisance. Il y va de la crédibilité de l’institution et de la perception que se fera d’elle le justiciable.
Nous ne sommes pas des super hommes, ni au-dessus de la loi, notre rôle légendaire d’appliquer cette loi, qui vient du peuple à travers ses représentants au sein de l’hémicycle ou le Parlement. Ce sont là des questions tabous qu’il faut bien se résoudre à aborder eu égard à la tournure que prennent les événements qu’il faut circonscrire pendant qu’on le peut encore.
C’est ahurissant ! Nous piétinons allègrement nos propres règles, ce qui est grave et inacceptable, comment nos concitoyens peuvent-ils se convaincre que nous distribuons la justice convenablement ; nous contribuons à enlever à la chose judiciaire le “mystère” qui la caractérise et, donc, à l’installer dans l’arène de la “banalité” comme n’importe quelle autre chose ordinaire, qu’elle n’est pas assurément.
Qu’Allah nous inspire le meilleur et sauve l’institution judiciaire de la dérive à laquelle nous assistons allégrement et magistralement. Le métier de magistrats est une fonction noble qui mérite respect et considération et la robe noire représente la garantie, la confiance et sagesse pour les justiciables.
Une bonne image d’une justice au service des citoyens est gage de sûreté et de sécurité. Par conséquent, un jeu de ping pong entre professionnels de la famille judiciaire ne peut qu’ajouter de la confusion à un moment où l’on a plus besoin de sérénité pour mieux envisager notre futur prochain dans un contexte global tumultueux.
C’est quoi l’Inspection des services judiciaires ?
Conformément aux dispositions de l’article 2 de l’ordonnance n°057 du 28 septembre 2000, l’Inspection des services judiciaires a pour mission de veiller au bon fonctionnement des services judiciaires et tous autres services relevant du ministère chargé de la Justice ; contribuer à perfectionner les méthodes de travail des magistrats et du personnel du service public de la justice.
L’Inspection des services judiciaires est également investie d’un pouvoir de conseil des agents et services en vue d’améliorer le fonctionnement des structures contrôlées. L’Inspection des services judiciaires effectue à la demande du ministre chargé de la Justice toutes enquêtes ou mission particulières dans le cadre de ses attributions. Dans ce cadre, elle effectue des missions d’enquête administrative concernant le comportement individuel des magistrats soit à la demande du ministre chargé de la Justice, soit sur dénonciation des citoyens.
L’Inspection des services judiciaires est un instrument essentiel dans la mise en œuvre de la politique du département en matière de gouvernance judiciaire. Dans le cadre de sa mission, l’inspecteur en chef des services judiciaires dispose d’un pouvoir d’avertissement conformément aux dispositions de l’article 73 de la loi portant statut de la magistrature.
En cas de récidive le magistrat pourrait être traduit devant le conseil de discipline.
Aujourd’hui-Mali