Le changement climatique constitue la véritable problématique à laquelle l’humanité se trouve confrontée de nos jours. Pourtant, plusieurs spécialistes s’accordent pour dire que des facteurs anthropiques ont une grande part de responsabilité dans ce phénomène. « Ce sont les bêtes qui assouvissent leur faim avec de la chair, et encore pas toutes car les chevaux, les moutons et les bœufs se nourrissent d’herbes. Il n’y a que les animaux d’une nature cruelle et féroce, les tigres d’Arménie, les lions toujours en fureur, les loups, les ours, qui aiment une nourriture ensanglantée. Hélas ! Quel crime n’est-ce pas d’engloutir des entrailles dans ses entrailles, d’engraisser son corps avide avec un corps dont on s’est gorgé et d’entretenir en soi la vie par la mort d’un autre être vivant ! » Ces affirmations du mathématicien et sage de la Grèce antique, Pythagore, ont toute leur importance à l’époque moderne. L’homme, engagé dans la quête de satisfaction des appétits déréglés de son corps, prend du plaisir à attenter à la vie d’autres êtres qu’ils considèrent comme des êtres créés pour le servir. Pourtant ce régime alimentaire carnivore de l’homme n’est pas sans conséquence sur l’environnement. Cela dû au fait que la production de la viande reste tributaire de l’élevage. Un domaine émetteur de gaz à effet de serre. De la bataille des chiffres Dans son rapport de 2013, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) indique que le secteur de l’élevage représente à lui seul 14,5 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) d’origine humaine. La même source indique que la production de lait de bœuf et de bovins représente 41 et 20 % des émissions provenant de ce secteur. Quant à la viande de porc et de volaille ainsi que les œufs, ils contribuent à hauteur de 9 et 8 % aux émissions du secteur. De 2013 à nos jours, ces chiffres ont dû augmenter en raison de l’accroissement de la production de viande dans le monde liée eux aussi à la croissance de la population. Selon la FAO, en 2017, 323 millions de tonnes de viande ont été produites dans le monde, soit 65 milliards d’animaux tués par an. Or, « la production et la transformation des aliments pour animaux, ainsi que la fermentation entérique à partir de ruminants » constituent de principales sources d’émissions de GES, avec au total 45 et 39 % des émissions du secteur. Le système d’élevage au Mali en cause En plus de tous ces aspects, il convient de noter qu’au Mali, l’élevage contribue en grande partie à la dégradation de la biodiversité. Selon le « rapport national sur l’état de la biodiversité pour l’alimentation et l’agriculture au Mali », publié en 2015 par la FAO, il est noté qu’au Mali l’élevage se caractérise par la forte mobilité. Ce déplacement massif des éleveurs avec leurs bêtes ne peut s’effectuer sans dégradation de la flore. En effet, dans des localités où l’élevage est assez pratiqué, des lieux sont aménagés, durant chaque hivernage, pour abriter les troupeaux. Ces espaces passent des années sans que de nouveaux arbres voire d’herbes poussent. Ce qui laisse comprendre l’impact réel de ce système d’élevage sur l’environnement. Face à de tels argumentaires montrant les impacts de la satisfaction des appétits de l’estomac sur la Maison commune de l’humanité, la doctrine du végétarisme, prônée depuis l’Antiquité, pourrait se trouver renforcée. De nécessaires réformes du secteur En cette époque de dérèglement climatique, rien de plus normal que des interrogations sur la nécessité du végétarisme, du végétalisme voire du véganisme. En effet, ces attitudes peuvent contribuer à la lutte contre le changement climatique en contribuant à la réduction de la quantité de viande produite dans le monde. Toute chose qui équivaut également à des restrictions dans le domaine de l’élevage en allant vers une modernisation du secteur en vue de diminuer son impact sur l’environnement. Celui que l’on pourrait considérer comme le père du végétarisme, Pythagore ne recommandait-il pas aux humains : « Abstenez-vous, mortels, de souiller vos corps de mets abominables. Vous avez les céréales, vous avez les fruits, dont le poids fait courber les branches, et, sur les vignes, les raisins gonflés de jus ; vous avez des plantes savoureuses et d’autres que la flamme peut rendre douces et tendres ; ni le lait, ni le miel, qu’a parfumé la fleur du thym, ne vous sont interdits ; la terre, prodigue de ses trésors, vous fournit des aliments délicieux ; elle vous offre des mets qui ne sont pas payés par le meurtre et le sang. » Une recommandation qui vise à une réduction ou pire à une cessation de la consommation de la viande. Le monde moderne doit y réfléchir. F.T
Le changement climatique constitue la véritable problématique à laquelle l’humanité se trouve confrontée de nos jours. Pourtant, plusieurs spécialistes s’accordent pour dire que des facteurs anthropiques ont une grande part de responsabilité dans ce phénomène.
« Ce sont les bêtes qui assouvissent leur faim avec de la chair, et encore pas toutes car les chevaux, les moutons et les bœufs se nourrissent d’herbes. Il n’y a que les animaux d’une nature cruelle et féroce, les tigres d’Arménie, les lions toujours en fureur, les loups, les ours, qui aiment une nourriture ensanglantée. Hélas ! Quel crime n’est-ce pas d’engloutir des entrailles dans ses entrailles, d’engraisser son corps avide avec un corps dont on s’est gorgé et d’entretenir en soi la vie par la mort d’un autre être vivant ! » Ces affirmations du mathématicien et sage de la Grèce antique, Pythagore, ont toute leur importance à l’époque moderne. L’homme, engagé dans la quête de satisfaction des appétits déréglés de son corps, prend du plaisir à attenter à la vie d’autres êtres qu’ils considèrent comme des êtres créés pour le servir.
Pourtant ce régime alimentaire carnivore de l’homme n’est pas sans conséquence sur l’environnement. Cela dû au fait que la production de la viande reste tributaire de l’élevage. Un domaine émetteur de gaz à effet de serre.
De la bataille des chiffres
Dans son rapport de 2013, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) indique que le secteur de l’élevage représente à lui seul 14,5 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) d’origine humaine. La même source indique que la production de lait de bœuf et de bovins représente 41 et 20 % des émissions provenant de ce secteur. Quant à la viande de porc et de volaille ainsi que les œufs, ils contribuent à hauteur de 9 et 8 % aux émissions du secteur.
De 2013 à nos jours, ces chiffres ont dû augmenter en raison de l’accroissement de la production de viande dans le monde liée eux aussi à la croissance de la population.
Selon la FAO, en 2017, 323 millions de tonnes de viande ont été produites dans le monde, soit 65 milliards d’animaux tués par an. Or, « la production et la transformation des aliments pour animaux, ainsi que la fermentation entérique à partir de ruminants » constituent de principales sources d’émissions de GES, avec au total 45 et 39 % des émissions du secteur.
Le système d’élevage au Mali en cause
En plus de tous ces aspects, il convient de noter qu’au Mali, l’élevage contribue en grande partie à la dégradation de la biodiversité. Selon le « rapport national sur l’état de la biodiversité pour l’alimentation et l’agriculture au Mali », publié en 2015 par la FAO, il est noté qu’au Mali l’élevage se caractérise par la forte mobilité. Ce déplacement massif des éleveurs avec leurs bêtes ne peut s’effectuer sans dégradation de la flore. En effet, dans des localités où l’élevage est assez pratiqué, des lieux sont aménagés, durant chaque hivernage, pour abriter les troupeaux. Ces espaces passent des années sans que de nouveaux arbres voire d’herbes poussent. Ce qui laisse comprendre l’impact réel de ce système d’élevage sur l’environnement.
Face à de tels argumentaires montrant les impacts de la satisfaction des appétits de l’estomac sur la Maison commune de l’humanité, la doctrine du végétarisme, prônée depuis l’Antiquité, pourrait se trouver renforcée.
De nécessaires réformes du secteur
En cette époque de dérèglement climatique, rien de plus normal que des interrogations sur la nécessité du végétarisme, du végétalisme voire du véganisme. En effet, ces attitudes peuvent contribuer à la lutte contre le changement climatique en contribuant à la réduction de la quantité de viande produite dans le monde. Toute chose qui équivaut également à des restrictions dans le domaine de l’élevage en allant vers une modernisation du secteur en vue de diminuer son impact sur l’environnement.
Celui que l’on pourrait considérer comme le père du végétarisme, Pythagore ne recommandait-il pas aux humains : « Abstenez-vous, mortels, de souiller vos corps de mets abominables. Vous avez les céréales, vous avez les fruits, dont le poids fait courber les branches, et, sur les vignes, les raisins gonflés de jus ; vous avez des plantes savoureuses et d’autres que la flamme peut rendre douces et tendres ; ni le lait, ni le miel, qu’a parfumé la fleur du thym, ne vous sont interdits ; la terre, prodigue de ses trésors, vous fournit des aliments délicieux ; elle vous offre des mets qui ne sont pas payés par le meurtre et le sang. » Une recommandation qui vise à une réduction ou pire à une cessation de la consommation de la viande. Le monde moderne doit y réfléchir.
F.T
Source: Le Pays