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Au Mali, le premier ministre de transition évoque devant les membres du gouvernement  un transfert du pouvoir dans un bref délai.  Invitant  son équipe à  une relance de l’économie fortement touchée par les sanctions de l’extérieur, il estime que les discours patriotiques et nationalistes  ont une limite.

Dans une nouvelle vidéo devenue virale sur les réseaux, le premier ministre de la Transition, Dr Choguel Kokalla Maîga, évoque pour la première fois un départ  des dirigeants actuels du pays.  Dans la foulée, il a loué les efforts de son gouvernement, notamment la bonne conduite de la diplomatie malienne  par le ministre des affaires étrangères, Abdoulaye Diop.  Lequel, selon lui,  a apporté  la réponse  qu’il faut au rapport  de la Division des Droits de l’Homme de la MINUSMA sur  l’intervention de l’armée malienne  contre les groupes terroristes dans le village de Moura. Pour Choguel Kokalla Maïga,  la défense et la diplomatie malienne  sont menées à la hauteur des ambitions du peuple  malien qui, selon lui, est très mobilisé pour  faire respecter la souveraineté, les choix stratégiques et la défense des intérêts du Mali.

Par contre, explique-t-il, la défense et la diplomatie ne sauront êtres les missions principales des membres du gouvernement. « Ce qui reste maintenant, c’est le problème de développement », a déclaré le premier ministre les membres du gouvernement. Averti de la situation économique du pays  fortement touché  par les sanctions de l’extérieur,  il  a déclaré  à la surprise générale de tous  que les  discours patriotiques et nationalistes peuvent  tenir un, deux jusqu’à trois ans, mais, dit-il, « dans  la durée, c’est l’économie qui compte». Poursuivant  en illustrant son argumentation  à ces termes : « Tous ceux qui soutiennent la transition aujourd’hui si demain  ils n’ont pas à manger vont prendre les cailloux  pour  chasser les autorités aux affaires ».

A quelques sept mois de l’élection législative et présidentielle de février 2024, le premier ministre malien exhorte  les membres du gouvernement  à se tourner vers le développement économique puis à un transfert  du pouvoir dans un bref délai. « Il faut travailler et quitter à temps », a prévenu Dr Choguel Kokalla Maïga. Déjà, il est  convaincu que son gouvernement  travaille  à une relance de l’économie malienne.  En citant  par exemple  le ministère de l’économie et des finances et celui des affaires étrangères  qui multiplient les initiatives d’investissements avec les  partenaires du Mali. Il a invité les maliens  au travail  et les autorités au bon usage des finances publiques.  Malgré  la réduction des ressources de l’Etat à cause des sanctions, il a indiqué qu’avec moins de 500 milliards FCFA en deux ans,  les autorités actuelles ont équipé l’armée et ont fait respecter la souveraineté du Mali partout dans le monde.

Le premier ministre malien tient un tel discours devant les membres de son gouvernement à seulement quelques mois  des scrutins électoraux de 2024 qui devront consacrer le retour à l’ordre constitutionnel. Peut-être, a-t-il passé, un message aux nombreuses personnes qui encouragent une candidature du colonel Assimi Göita à la prochaine élection présidentielle ? Au  Mali, l’ordre constitutionnel a été interrompu en 2020 après plusieurs mois de contestations du régime de feu Ibrahim Boubacar Keïta par un mouvement hétéroclite. Cette contestation a été soldée  par un coup d’Etat contre  IBK  qui a ouvert une longue transition de quatre ans  prévue pour prendre fin dans le premier trimestre de 2024. Alors que les dispositions inscrites dans la charte de transition, les opposants et les partisans  s’entredéchirent sur sa possible candidature.

 Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net
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