La RDC lance son plan pour instaurer une couverture santé universelle
Le président Tshisekedi a promis d’offrir aux congolais les soins primaires de santé. (image d’illustration) Mikhail Metzel / SPUTNIK / AFP
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RFI
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Vendredi 14 février, en présence du directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom, les autorités congolaises ont lancé un plan censé permettre d’instaurer une couverture sanitaire universelle (CSU).
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Avec notre correspondant à Kinshasa, Pascal Mulegwa
Par manque des ressources disponibles, le gouvernement promet d’y aller étape par étape, mais n’a encore rien chiffré. Félix Tshisekedi souhaite donner la priorité à la prise en charge de la mère et de l’enfant, la lutte contre les maladies infectieuses et l’éradication de la malnutrition.
Ce plan va bien au-delà de son mandat et devrait s’étaler sur 10 ans (2020-2030). L’ambition affichée est énorme et pour y parvenir, la RDC compte notamment sur l’argent de partenaires extérieurs. « Peut-être après cinq, dix, quinze ans, nous allons arriver à une couverture totale, estime Eteni Longondo, le ministre de la Santé. Nous sommes déterminés et avec la volonté du chef de l’Etat, nous allons y arriver. Nous sommes en train de chercher les financements. Il y aura des contributions et puis nous allons contribuer nous-mêmes. »
Pour Moeti Matshidiso, la directrice Afrique de l’OMS, les autorités doivent d’ores et déjà s’engager dans la mise en place d’actions immédiatement perceptibles. « Tout ce que nous faisons doit être basé sur l’évidence. Donc il faut un système de partage des coûts pour éviter que les gens paient directement, parce que ça coûte très cher pour les ménages. »
L’OMS, qui a participé à la rédaction du plan, salue une « volonté politique » et reste prudemment optimiste sur la possibilité pour le pays d’obtenir des financements à l’étranger. Il faut dire que le pays ne consacre aujourd’hui que 8% de son budget à la santé et qu’avant d’obtenir tout appui budgétaire, la RDC va devoir s’astreindre à une orthodoxie de gestion et respecter ses engagements auprès du Fonds monétaire internationale.
Selon une ONG congolaise, l’observatoire de la dépense publique, cette mesure devrait coûter plus de 2 milliards de dollars par an. C’est plus que la gratuité de l’enseignement primaire.