Début novembre, le pays d’Afrique australe a annoncé avoir choisi le consortium Hyphen Hydrogen Energy pour son projet innovant d’installation d’hydrogène vert dans le parc de Tsau Khaeb. Objectif : produire 300 000 tonnes d’hydrogène et d’ammoniaques vert d’ici 2030.
Des parc éoliens et solaires combinés vont permettre de produire l’hydrogène vert. Et le site n’a pas été choisi au hasard. « Ce site fait partie des 5 meilleurs au monde qui combinent à la fois le vent et le soleil pour la production d’hydrogène vert à bas coût, soutient Marco Raffinetti, directeur général d’Hyphen Hydrogen Energy. Grâce à ce projet, nous estimons que nous éviterons le rejet d’environ 45 millions de tonnes de CO2. En terme de création d’emplois, pendant la phase opérationnelle nous aurons environ 3 000 employés permanents. Pendant la phase de construction en moyenne, chaque année il y aura environ 15 000 emplois directs. »
Ce projet a été rendu possible par les autorités namibiennes qui font le pari d’investir dans cette entreprise hors norme. « Nous avons réalisé que cette industrie est toute nouvelle, qu’elle est dynamique, qu’elle évolue et change en permanence, explique James Mnyupe, conseiller économique du président namibien et commissaire à l’hydrogène. Ce projet est vraiment très stratégique pour nous. Il va produire de l’hydrogène vert. Nous pouvons utiliser ce carburant synthétique pour décarboner nos activités comme l’extraction du diamant. »
« Autre point important, souligne James Mnyupe, l’électricité produite peut-être aussi utilisée pour assurer une électricité moins chère à la Namibie et nous pourrons même ensuite transférer cette électricité dans les zones rurales. »
Pipeline vers l’Afrique du Sud
La Namibie est le deuxième pays le moins peuplé du globe, avec seulement 2.4 millions d’habitants. Ce qui ne le rend traditionnellement pas très attractif à l’investissement.
James Mnyupe y a vu une opportunité : « Pour l’instant, nous estimons que les investissements étrangers dans notre pays pourraient s’élever à 9,4 milliards de dollars. Ce qui va conduire à la construction de nouvelles infrastructures ou à l’amélioration de celles déjà existantes. »
La production de l’énergie verte devrait être principalement exportée vers les pays d’Europe – parmi les plus gros producteurs de CO2 – et vers son voisin, l’Afrique du Sud. Sur le très long terme, un pipeline transportant l’hydrogène vert entre les deux pays est même envisagé.
RFI