La jeunesse sénégalaise a présenté ses doléances lors d’un conseil présidentiel
RFI
C’était un rendez-vous inédit pour « parler de vive voix » avec les jeunes, selon la présidence. Les représentants des quatre coins du Sénégal sont venus exprimer leurs doléances, Comme Ousmane Mamadou Soumaré, de la région de Kédougou, à l’est du pays, qui les déclinent : « La pluralité des acteurs en charge du service publique de l’emploi et de la jeunesse, la faible employabilité des jeunes dans le marché du travail, les difficultés d’accès au crédit, le problème d’adéquation entre la formation et l’emploi, l’insuffisance du matériel agricole, tracteurs, batteuses et faucheuses. »
À Ziguinchor, la majorité des jeunes n’a pas d’autre choix que de conduire « des motos taxis jakarta », ajoute son homologue de Casamance. Beaucoup pointent le manque de coordination entre les différentes structures de financement.
En réponse, le ministre de l’Économie Amadou Hott a détaillé un programme d’urgence, et lancé un appel au secteur privé. « Ce que nous proposons, c’est d’accélérer la création d’emplois et d’auto-emplois, de renforcer et d’élargir la formation professionnelle et de pérenniser ce dialogue entre les jeunes, l’État et le secteur privé, de promouvoir des investissements prioritaires créateurs d’emplois… »
Avant même le début de ce conseil présidentiel, des responsables de l’opposition – Ousmane Sonko du parti Pastef ou Toussaint Manga du PDS d’Abdoulaye Wade – avaient dénoncé « un aveu d’échec » du président, après neuf ans à la tête de l’État.
Ce rendez-vous était organisé après les violentes manifestations du mois de mars, durant lesquelles les moins de 35 ans, qui représentent 76% de la population, avaient exprimé leurs frustrations. Un plan d’urgence de 450 milliards de FCFA (environ 685 millions d’euros), sur trois ans a été annoncé. Des pôles dédiés à l’emploi et à l’entreprenariat des jeunes seront installés dans chaque département.
Le chef de l’État promet également le recrutement de 65 000 jeunes sur tout le territoire, dès le mois de mai. Chaque année au Sénégal, 200 000 jeunes arrivent sur le marché de travail, selon le ministère de l’Économie.