La classe politique et la société civile désormais vent debout : Un gouvernement d’union nationale avec un PM neutre ou rien
Meguetan Infos
Le gouvernement de la rectification dirigé par Choguel Kokala Maiga semble être totalement bloqué. Malgré son show médiatique, qui a consisté à faire passer les ministres sur le plateau de la chaine nationale et ses réseaux interconnectés, pour défendre son squelettique bilan, le gouvernement peine toujours à trouver sa voie, plus d’un an après sa mise en place. Attaqué de toutes parts, le gouvernement du PM est à bout de souffle et manque d’arguments pour convaincre le citoyen lambda qui croupit sous les poids des sanctions. Le Mali est sous embargo, les réformes, telles que présentées par les autorités suscitent une véritable levée des boucliers au sein de la classe politique. C’est dans le souci de remettre le Mali et sa démocratie sur leurs bons pieds que certaines voix se sont élevées pour proposer plus d’inclusivité et de consensus autour des défis majeurs. Le Colonel Assimi va-t-il enfin prêter une oreille attentive à cette proposition au grand bonheur du peuple malien ?
Le pays est isolé sur le plan diplomatique et le rassemblement tant attendu est devenu utopique. Toutes les initiatives entreprises par l’exécutif sont battues en brèche par la classe politique et une bonne partie de la société civile. C’est pour sortir de cet imbroglio politique que des voix se sont élevées pour demander la mise en place d’un gouvernement d’union nationale avec un PM neutre afin de faire face aux réformes constitutionnelles et institutionnelles qui sont indispensables pour remettre notre démocratie sur ses bons pieds. Ne dit-on pas qu’une transition réussie est celle qui jette les bases d’une solide refondation de l’Etat à l’image du Ghana ? En tout cas le bilan d’une transition se mesure à l’aune des réformes menées et d’actes posés. Près de deux ans après en évaluant celle du Mali, à défaut de donner 3 sur 20 qui est une note de renvoie l’on peut affirmer sans risque de se tromper qu’elle clopine pour ne pas dire chancelle, faute de leadership avéré et de vision futuriste. C’est pourquoi des voix s’élèvent pour Ré-rectifier en mettant en place un gouvernement d’union nationale avec un PM moins clivant, rassembleur et qui fait une certaine unanimité en termes de compétence et d’intégrité morale. Cette doléance est, à n’en pas douter, celle du cadre d’échanges des partis politiques pour une transition réussie, elle est le vœu de la CMAS de l’Imam Dicko, elle est celle de l’ADEMA PASJ, du RPM, d’une frange importante du M5 RFP et de nombreuses associations et organisations de la société civile.
Pourquoi cette levée de bois vert contre le gouvernement du PM Choguel. K. Maiga ?
La bonne question est celle qui consiste à dire qui sont ces frondeurs qui en veulent au PM et à son gouvernement ? Ils sont des anciens ministres du régime défunt d’IBK, des partis politiques qui l’ont accompagné jusqu’à sa chute et qui ont leur part de responsabilité dans la chaotique situation dans laquelle le Mali vit aujourd’hui. Ces allégations sont réelles et indéniables, Mais si tant est que les autorités inscrivent leurs actions dans le cadre du Mali Koura il n y a pas de raison qu’on n’associe pas ces anciens dignitaires du régime d’IBK qui ont des expertises avérées dans tel ou tel domaines. Sinon le PM ne serait pas là où il est aujourd’hui. Les Maliens veulent voir leur pays sortir de la série noire des coups d’Etat en dotant le pays d’institutions fortes qui résisteront à toutes les tempêtes, voire toutes les intempéries politiques et qui éloigneront pour toujours l’armée de la sphère politique qui n’est pas son domaine de prédilection. La levée de boucliers de la classe politique et de la société civile contre le gouvernement s’expliquerait par le bilan de deux ans de gestion de la transition, qui, hormis la montée en puissance de l’armée, est un véritable échec et cet échec n’est imputable qu’au gouvernement qui a tiré vers le bas le pays. De la remise en cause des acquis démocratiques, à l’isolement diplomatique, en passant par les sanctions économiques et financières, le tout couronné par un manque de vision. A cette liste non exhaustive se greffe le déficit de rassemblement ce qui entache aujourd’hui les actions d’une insuffisance de légitimité.
En somme, le colonel Assimi Goïta est la seule personne qui a la clef de la solution, car tous les acteurs politiques et de la société civile reconnaissent en lui certaines qualités d’homme d’Etat. Donc pour ne pas mettre à vau l’eau ce préjugé favorable il lui revient d’agir dans le sens de l’intérêt du Mali. Un changement de paradigme politique est plus que nécessaire pour amorcer un nouveau virage.
Youssouf Sissoko
L’Alternance