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La C.E.D.E.A.O. au secours d’IBK : Ultime mission de sauvetage !

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La C.E.D.E.A.O. au secours d’IBK : Ultime mission de sauvetage !
La crise sociopolitique qui fait tanguer le Mali depuis deux mois a provoqué des démangeaisons dans l’espace C.E.D.E.A.O. Pour circonscrire le mal, les responsables de l’organisation sous-régionale se démènent comme de beaux diables. Objectif affiché : sauver IBK !

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Mais ont-ils vraiment encore la solution au problème malien ? Deux précédentes missions dépêchées à Bamako n’ont réussi à opérer aucune avancée dans la recherche d’une solution à la crise. Bien au contraire, celle-ci a enregistré des aggravations après chacune des deux médiations. D’où l’intrigant questionnement sur les intentions réelles de la C.E.D.E.A.O. ou sur la pertinence des propositions qu’elle formule.

Du 18 au 20 juin, la toute première délégation est arrivée comme à la hâte à la veille de la deuxième mobilisation citoyenne du vendredi, 19 juin. Les pourparlers qui s’en sont suivis ont prouvé que le mal est beaucoup plus profond que ce que la C.E.D.E.A.O. en perçoit de loin. Malheureusement, celle-ci a décliné ses solutions toutes faites, lesquelles ont été recusées par les responsables du M5-RFP en prouvant leur incompatibilité avec les dispositions de la constitution de la République du Mali.

En la présence de la délégation de la C.E.D.E.A.O., la mobilisation du vendredi, 19 juin s’est déroulée sans anicroches, administrant la preuve que ce sont les citoyens maliens qui ne peuvent plus supporter le régime prédateur qui tient les rênes de leur État, avec des dévastations inouïes au plan de la gouvernance, qui est malmenée par la corruption, les surfacturations éhontées, les vols, le bradage du territoire national ; que la fronde citoyenne ne cache aucune velléité de déstabilisation des institutions de la République, encore moins d’agenda caché d’instauration de la charia au Mali.

Malheureusement, la délégation de la C.E.D.E.A.O., sourde aux souffrances et aux angoisses fondées du peuple, a formulé des recommandations dont aucune ne tenait compte des causes du mal, qui portaient d’ailleurs la malice de tout renvoyer à des contentieux électoraux certes vrais mais qui datent seulement de mars et avril 2020.

Le hic, c’est que l’organisation sous-régionale, qui devait être respectée au premier chef par le président de la République, clé de voûte de toutes les institutions de la République, a été plutôt ironisée par ce dernier. IBK n’a en effet accordé aucun crédit aux propositions formulées par la C.E.D.E.A.O. Il a en permanence joué à les contourner, exacerbant chaque jour la situation, jusqu’à en arriver à faire tuer 23 Maliens suite à la mobilisation du 10 juillet.

La C.E.D.E.A.O. revient sur ces entrefaites à travers une délégation conduite par l’ancien président de la République du Nigéria, Goodluck Jonathan. Ce haut émissaire et ses experts cachent mal leur volonté principale de maintenir IBK à la tête d’un pays qui le rejette massivement, surtout après qu’il ait montré sa face de vieux dictateur pour qui la vie de ses concitoyens n’est qu’accessoire par rapport à son fauteuil.

Les propositions faites par la mission Goodluck Jonathan, remake de celles avancées par la première mission du 18 au 20 juin, sont battues en brèche non seulement par le M5-RFP, mais aussi par l’ensemble des magistrats du Mali à travers les deux syndicats de la magistrature. Même les membres de la Cour suprême ont rejeté les propositions de la C.E.D.E.A.O. pour d’évidentes raisons de violation de la constitution malienne.

Mais l’organisation a du courage à revendre, si ce n’est pas de la connivence entre fauteurs de merde à dérouler. L’échec de la mission Goodluck Jonathan ne la décourage. Elle fait revenir la deuxième mission, en quelque sorte renforcée par cinq chefs d’État pour cette fois-ci, une ultime mission de sauvetage d’Ibrahim Boubacar Keïta puisqu’il s’agit de cela et de rien d’autre. Mission d’intimidation, de menace ou de déclaration de guerre aux Maliens ?

Toutes les trois hypothèses sont plausibles. On voit mal, en effet, cinq chefs d’État, tous ayant 70 ans et plus, à l’exception de Macky Sall du Sénégal, venir sauter sur Bamako en parachutistes mandatés pour sauver un président en difficulté et dire qu’ils ont échoué, eux-aussi, dans leur mission. La taille de la délégation et la brièveté de son séjour, quelques sept heures seulement, cachent bien des anguilles sous roche.

Mais les Maliens, parce qu’ils n’en peuvent plus et qu’ils n’ont surtout pas tort sur aucune des raisons qui motivent leur soulèvement et leur exigence de la démission d’IBK et de son régime, sauront trouver dans le héroïsme légendaire de leurs ancêtres les dynamites nécessaires à faire sauter toutes les roches.

Amadou N’Fa Diallo

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