Koulikoro : l’influence de la crue du fleuve Niger, un phénomène qui scandalise joue le secteur d’exploitation du sable et du gravier et un danger pour les habitants.
Meguetan INFOS.
Le fleuve Niger est d’une très grande utilité dans l’économie malienne plus précisément dans la région de Koulikoro. Après la fermeture de l’HUICOMA, plus d’une dizaine d’années, l’économie de la région repose essentiellement sur l’exploitation et la commercialisation du sable et du gravier. Et cette activité même si elle représente une source de revenu pour la majorité des habitants de la région comme les exploitants de sable et de gravier mais présente aussi des conséquences sur pendant l’hivernage, d’où la crue du fleuve.
En effet, pendant la saison des pluies, on constate que le fleuve Niger s’accroît et le niveau d’eau augmente, ce phénomène joue beaucoup non seulement sur le prix du sable ainsi que du gravier mais aussi représente un danger pour les habitants de Koulikoro plus précisément les exploitants de sable et de gravier, car ces derniers peuvent être victimes de noyade dans l’exercice de leur travail, ils y laissent leur vie.
Sékou Guindo, coordinateur du syndicat des exploitants de sable et de gravier de Koulikoro : « Tout d’abord, quand le niveau d’eau s’élève, le fleuve s’approfondit et il est très difficile de trouver du sable et du gravier sur les berges du fleuve. En ce moment, il faut aller jusqu’au fond de l’eau ».
La montée du fleuve provoque la fermeture de plusieurs berges du fleuve qui deviennent inaccessibles aux exploitants. Cette situation cause des problèmes de place dans le secteur, par exemple, cette année, la majorité des exploitants vont à Koulikoro BA, derrière le gouvernorat pour l’extraction du sable. Les espaces d’extraction sont petits, les routes sont en mauvais état et aussi le prix du carburant a augmenté, d’où l’augmentation du prix du sable et du gravier, a ajouté M. Guindo.
Dans son intervention, il signale toujours que les exploitants de sable et de gravier rencontrent beaucoup de difficultés, pendant l’hivernage liés encore à la crue du fleuve.
Selon lui, « souvent la vitesse du vent peut renverser la pirogue et si cela trouve que le débit d’eau est trop élevé, les travailleurs dans la pirogue, s’il ne sait pas nager peut se noyer et par contre s’il n’est pas vite secouru, peut mourir à la seconde ».
« Je veux que la population de Koulikoro comprenne que l’augmentation du prix du sable et du gravier n’est pas au niveau des exploitants mais ce sont les conditions dans lesquelles le sable même est exploité qui le rend cher », a-t-il ajouté.
Bien que la crue du fleuve Niger présente d’énormes dangers pour ces exploitants, ce travail représente aussi un moyen pour bon nombre de femmes de la ville.
Awa Sangaré, une exploitante de sable affirme : « les hommes nous fatiguent beaucoup parce que quand l’eau monte, ils refusent que les femmes accèdent au fleuve alors que nous on se débrouille ici. On n’a ni argent ni les moyens, donc on doit forcément exercer ce travail même si les dangers qu’il présente sont énormes, pour gagner de l’argent » a-t-elle insisté.
Un jour même, une femme enceinte est décédée sur le champ à cause d’un incident au bord du fleuve causé par deux pirogues qui sont croisés, a-t-elle dit.
Bien que l’extraction du sable et du gravier soit une source de dépendance pour la majorité des habitants de Koulikoro, cette activité présente des conséquences néfastes surtout en période d’hivernage.
Selon les statistiques de la direction régionale de la protection civile de Koulikoro, 2 personnes sont décédées des suites d’activités liées à l’eau entre les mois de juillet et Août 2022 c’est par noyade et par inondation. En cette période d’hivernage, surtout avec la crue du fleuve, la population de Koulikoro plus précisément les exploitants de sable et de gravier doivent faire preuve de beaucoup de vigilance pour leur propre sécurité.
Par ailleurs les riverains du fleuves et d’autres usages doivent maintenir le cap de la vigilance pour sauver des vies
Seydou SANOGO.
SEYDOU SANOGO
