ACTUALITÉSPeoples

« Koh-Lanta » : « S’il faut prouver encore que je fais partie des meilleurs, je serai honoré de pouvoir le faire »

FAIR PLAY Le grand favori de cette saison n’a pas résisté à l’épreuve des poteaux et a vu ses espoirs s’envoler juste avant le vote du jury final

  • Claude, le presque gagnant de — © Philippe LEROUX/ALP/TF1
    • Grand favori de cette saison de « Koh-Lanta », Claude a vu ses espoirs s’envoler avec la terrible épreuve des poteaux.
    • Malgré cette défaite, le candidat reste le gagnant de cœur de nombreux téléspectateurs, et marque à jamais l’histoire du jeu d’aventure.

Ce ne sera pas encore pour cette fois. Vendredi, après des semaines de survie et de combats acharnés, Claude s’est incliné sur la terrible épreuve des poteaux, remportée par Naoil, la grande championne de Koh-Lanta. Une défaite qui a rendu fou les millions de téléspectateurs présents devant leur petit écran, à tel point que certains fans du candidat ont lancé des cagnottes pour récompenser leur champion (qu’il a gentiment refusées).

Car s’il ne remporte pas le titre d’aventurier, Claude reste définitivement le gagnant de cœur de cette édition, et un héros qui marquera à tout jamais l’histoire de Koh-Lanta. En trois participations, il a remporté 17 épreuves (le record), a atteint deux fois la finale, trois fois l’orientation (il s’est même payé le luxe d’aider ses adversaires), et trois fois les poteaux. L’aventurier a pourtant trouvé plus fort que lui… Mais ce n’est peut-être que partie remise.

Vous êtes-vous remis de vos émotions et n’êtes-vous pas trop déçu d’avoir échoué sur les poteaux ?

L’émission a été tournée il y a longtemps, ça fait un an, et j’étais tellement content de la diffusion, des retours que j’avais, je savais forcément que je ne gagnais pas donc j’étais très en paix avec tout ça. Je pense que j’avais suffisamment de recul. J’étais peut-être plus stressé de me dire que j’allais décevoir plein de gens et mes proches ! Ma femme était la seule au courant, mais il n’y avait qu’elle et tous les autres y croyaient vraiment. J’avais plus la pression par rapport aux gens qui m’avaient soutenu et cette ferveur autour de moi.

Pensez-vous qu’au vu de la situation, du confinement et du coronavirus, cette saison a pris une place particulière dans le cœur des téléspectateurs ?

Forcément, ç’aurait peut-être été moins grandiose s’il n’y avait pas eu cette période difficile. Les gens étaient chez eux, privés de leur liberté de pouvoir circuler, de pouvoir se voir…. Nous sommes vraiment rentrés dans leurs foyers, nous leur avons donné un peu de joie, de sourire, de divertissement, et je pense que ça a accru leur envie de nous suivre chaque semaine. Il faut aussi ajouter que la saison a été assez bonne avec beaucoup de rebondissements, j’en avais oublié quasiment la moitié ! C’est un bon cocktail et même si la période était triste, c’est bien tombé.

Vous ne gagnez pas mais vous avez littéralement survolé cette aventure. Étiez-vous extrêmement bien préparé ou avez-vous été surpris vous-même par votre parcours ?

Je n’avais pas eu de préparation spécifique, j’avais monté le Kilimandjaro deux mois avant, j’avais participé à Ninja Warrior où j’avais fait un entraînement plus grimpe et escalade, j’avais de bonnes bases d’endurance… Je pense que j’étais bien, plus mûr que lors de mes précédentes participations en 2010 et 2012, et la configuration du jeu aussi m’a permis d’être moins en avant dans le groupe et d’être plus concentré sur ma propre aventure. L’adversité était présente mais elle s’est effritée au fur et à mesure et à la fin je n’avais plus trop de concurrents.

Les internautes vous décrivent globalement comme le candidat parfait, mais vous avez bien un petit défaut tout de même ?

Oui car le candidat parfait aurait fait trois participations et trois victoires ! Sur les trois il y en a au moins une que j’aurais dû remporter s’il n’y avait pas eu l’aigreur et l’amertume d’anciens candidats, mais ça fait partie du jeu et c’est un facteur qu’il faut prendre en compte. Maintenant, c’est sûr que je regroupe les plus grosses qualités dans chaque domaine, je suis peut-être le joueur le plus complet. Mais ça me fait plaisir que les gens pensent ça, et oui en effet, sur les épreuves, sur la stratégie, sur la survie, j’ai des bons arguments à faire valoir.

Les gens réalisaient des montages sur les réseaux sociaux où ils vous voyaient président, votre nom mobilisait Twitter des heures chaque vendredi, on vous a ouvert des cagnottes… Vous n’avez pas eu le sentiment parfois que ça allait peut-être un peu trop loin ?

Les gens avaient besoin dans cette période de se raccrocher à quelque chose et à quelqu’un et j’ai peut-être été cette personne parce que je me suis battu sur les épreuves, j’ai été sincère, droit, j’ai essayé de défendre mes convictions… Quand ça va mal et que tu vois quelqu’un qui arrive à s’en sortir, tu as envie d’être avec lui, de l’aider et de le motiver ! Toutes ces personnes se sont mises à me soutenir. Lors des saisons précédentes je n’avais pas fait l’unanimité, cette année c’est le cas donc je suis très content. C’est très difficile sur Koh-Lanta de ne pas générer de contradictions, cette année j’ai réussi à le faire et s’il y a une chose dont je suis fier c’est ça.

Mais du coup est-ce d’autant plus difficile de perdre à ce moment du jeu quand tout le monde croit en vous et vous voit gagner ?

Oui car plus le jeu avance et plus l’espoir grandit, et toi tu connais la fin de l’aventure… C’est compliqué, j’avais envie de leur crier « arrêtez car vous serez déçus et je n’ai pas envie de vous décevoir ! », mais tu ne peux rien dire. Tu es obligé de laisser aller, d’essayer de garder le positif à chaque fois, et c’est ça le plus dur je pense. Tu te mets la pression mais au final, comme me l’a dit ma femme, « tu ne déçois personne, ce que tu as fait c’est grand et garde ça, les gens seront déçus de ta défaite mais pas par toi ».

Vous gardez donc surtout en tête votre incroyable performance sur toute l’aventure et le fait d’être devenu le meilleur candidat en termes de victoires d’épreuves ?

Quand tu ne gagnes pas le titre et que tu n’as rien fait, il n’y a rien qui puisse atténuer ta frustration ou ta déception. Comme j’ai toujours dit, toutes mes aventures ont été pleines, je n’ai jamais eu un seul regret quand je suis sorti de Koh-Lanta. J’ai fait tellement de choses, j’ai tellement vécu de conforts, j’ai tellement gagné d’immunités, j’ai été actif sur le camp… Je suis complètement tranquille et en paix.

Pour revenir sur cette épreuve des poteaux, comment expliquez-vous cette défaite ?

La raison principale c’est que Naoil a été meilleure, elle s’est accrochée, elle est restée concentrée et a été au bout d’elle-même. Je la sentais en difficultés à mes côtés, moi je me sentais bien et souvent dans ces cas-là un trop-plein de confiance peut être préjudiciable et peut te déconcentrer. C’est peut-être moi qui perds mais c’est peut-être aussi Naoil qui me bat. J’attendais tellement avec impatience la dernière clavette, je m’étais raccroché à ça et ça a été mon erreur.

A l’issue de cette épreuve Naoil a choisi d’affronter Inès lors du jury final, justifiant son choix en vous estimant « trop fort, hors de sa catégorie ». Comprenez-vous cette décision désormais ?

A ce moment-là ce n’est pas ce que j’ai besoin d’entendre ! J’ai juste envie qu’elle me dise « désolé Claude je veux m’assurer la victoire et pour cela je prends Inès » ! Pour moi c’était hors sujet mais avec du recul je suis persuadé qu’elle a voulu atténuer ma déception. C’était peut-être mal tourné ou mal compris par moi mais je ne lui en tiens pas rigueur parce qu’elle a eu raison de faire ce choix-là, sinon elle aurait été en difficulté pour gagner la finale. Mais c’est de toute façon très compliqué de trouver une explication rationnelle pour soulager la personne que tu ne choisis pas… Il vaut mieux parfois ne rien dire.

Et que pensez-vous du parcours de Naoil, cette victoire vous semble méritée ?

Je suis très heureux d’avoir associé mon aventure à la sienne et que ce soit la gagnante. Pour moi elle représente ce que j’aime voir chez un gagnant : une personne qui s’est battue sur les épreuves et qui en a remporté, qui a toujours eu le sourire, jamais un mot plus haut que l’autre… Elle mérite amplement sa victoire.

Concernant les émissions spéciales mêlant héros et nouveaux, est-ce plus facile pour des candidats aguerris et donc un peu injustes pour ceux qui découvrent la survie ?

Je pense que c’était équilibré dans le sens où on avait un avantage psychologique évidemment, mais aussi beaucoup d’inconvénients. Eux avaient l’avantage du nombre et ce sont finalement les nouveaux qui ont triomphé !

Est-ce qu’un candidat comme vous, ou encore Teheiura, qui inspire tant de craintes, peut vraiment gagner ces éditions spéciales ?

Quand tu reviens, si tu as loupé le coche la première fois, c’est compliqué d’aller chercher les autres. Surtout quand tu es un bon candidat et que tu as prouvé que tu étais fort, parce qu’effectivement tu inspires la crainte. Quelqu’un comme Teheuira, je pense que c’est compliqué s’il n’est pas dans une configuration avec des sportifs par exemple, où ça ne se joue qu’au mérite. Pareil pour moi, depuis ma première participation c’est très compliqué de décrocher le titre, mais je pourrai toujours embêter les gens et aller jusqu’au bout !

Vous seriez donc prêt à retenter l’aventure ?

S’il faut prouver encore que je fais partie des meilleurs, je serai honoré de pouvoir le faire. Après, forcément ça dépendra de l’âge, de l’année, de ma situation, de mon patron… Mais l’envie sera toujours présente.

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page
Open

X