Mettre définitivement un terme à l’occupation de Kidal par un groupe d’individus et remettre cette localité dans le giron de la République, voilà désormais l’objectif des autorités maliennes. Pour y parvenir tous les moyens militaires sont mobilisés. L’assaut final se prépare minutieusement du côté des forces armées et de sécurité. La reprise de Kidal n’est plus qu’une question d’heures.
Dans la nuit de vendredi à samedi derniers l’armée a procédé à plusieurs frappes de drones qui ont visé le camp abandonné par les casques bleus et qui a été immédiatement occupé par des éléments de la CMA (Coordination des mouvements de l’Azawad) et leurs complices.
Depuis plusieurs jours spéculations, commentaires et surtout moult questions étaient au centre des discutions dans tous les milieux (à l’intérieur et à l’extérieur) au sujet de Kidal. Que comptaient faire Bamako pour reconquérir cette localité ? Que va faire l’armée ? Comment débarrasser Kidal de la horde qui l’occupe depuis 2012 ? Ce sont quelques interrogations majeures entendues çà et là.
Mais du côté des autorités maliennes le silence était de mise.
Cependant depuis la prise de la localité d’Anifis (une soixantaine de Kilomètres de Kidal) tout avait été minutieusement mis en œuvre par la hiérarchie militaire afin de déclencher à tout moment « l’opération reconquête de Kidal ». Car les autorités maliennes savaient que la MINUSMA, sous l’instigation de la France, préparait un coup tordu pour permettre à la CMA de s’installer confortablement dans son camp. Que dire de l’important armada militaire laissé sur le terrain et qui finalement s’est retrouvé aux mains des groupes armés affiliés aux terroristes.
En réalité, la MINUSMA poursuit le plan de déstabilisation orchestré par la France depuis le déclenchement de la crise en 2012. Ayant promis l’indépendance de l’Azawad à des groupes militaires venant de la Libye et à certaines notabilités locales (connues de tous), la France dirigée à l’époque par Sarkozy avait entrepris la déstabilisation du Mali. Ensuite ce plan machiavélique s’est poursuivi avec l’invasion de Konan. Objectif inavoué ? Permettre à l’armée française de trouver un bon prétexte pour s’implanter au Nord du Mali. Faut-il rappeler que sous ATT, Sarkozy avait tout tenté pour obtenir l’ouverture d’une base française à Sevaré (Mopti). A l’époque le président Touré avait catégoriquement refusé toute présence militaire française au Mali.
Le plan français, après Konan, a consisté à empêcher l’armée malienne de progresser vers Kidal, suite à la libération des régions de Gao et Tombouctou en 2013.
Autre fait marquant pour garder Kidal sous la coupe des terroristes et autres bandits armés, c’est l’interdiction faite au Général Alhaji Gamou et ses troupes de reconquérir la localité en 2014. Il a fallait l’intervention énergétique d’IBK, sur injonction de l’Elysée pour arrêter Gamou qui se trouvait à seulement une cinquantaine de kilomètres de Kidal. Face à la détermination de cet officier, tous les responsables de la CMA avaient fui pour trouver refuge dans les locaux de la MINUSMA…
Aujourd’hui, le retrait de la MINUSMA de Kidal offre l’occasion de reconquérir cette localité et de mettre définitivement un terme au plan diabolique de la France. Un plan mis en exécution en complicité avec l’ONU et avec le concours d’un groupe d’individus qui ont fait de Kidal leur « vache laitière » et qui font de la crise leur fonds de commerce.
C H Sylla
L’Aube