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Journée mondiale du VIH/Sida : L’autotest, pour vaincre la stigmatisation au Mali

Pour vaincre le climat de méfiance à l’égard du dépistage conventionnel, des kits d’autotest ont été distribués en Côte d’Ivoire, au Sénégal et au Mali grâce au projet Atlas, qui s’étend sur trois ans (2018 – 2021). Il est mis en œuvre par Solthis, une ONG internationale, en partenariat avec plusieurs structures de lutte contre le VIH. Au Mali, le projet est en marche depuis un peu plus de trois mois et les lignes commencent à bouger.

Toutes les organisations de lutte contre le SIDA sont unanimes : l’accès au dépistage est l’élément le plus important pour vaincre le VIH. Cependant, dans un pays où les valeurs traditionnelles sont fortes, comme au Mali, les populations vulnérables et celles à haut risque d’infection renoncent au dépistage à cause d’une stigmatisation et d’une discrimination quotidiennes. C’est pour ces raisons que le projet Atlas a distribué des milliers d’autotests de dépistage du VIH dans les régions où les taux de prévalence sont les plus élevés.

L’autotest consiste pour chaque individu à connaitre son statut sérologique dans l’anonymat et la confidentialité. Il se fait par voie orale et est facile et gratuit. S’il est positif, il faudra faire un test de confirmation et un traitement au plus tôt. S’il est négatif, la prévention reste la priorité.

« Nous avons reçu nos premiers kits en août 2019. À ce jour, une trentaine a été distribuée. L’arrivée de cette nouvelle forme de dépistage a permis d’instaurer un climat de confiance entre nous, les médecins, et les patients », explique Dr. Aminata Yébédié, point focal du projet à l’Unité de soins et d’accompagnement des personnes vivant avec le VIH au Centre de santé de référence de la Commune IV du District de Bamako.

Au centre de santé communautaire de Banconi, en Commune I, c’est le même constat. « Une vingtaine de kits a été distribuée en trois mois », renchérit Dr. Pierre Rodrigue Traoré.

Selon des chiffres de Solthis, 1,4% de la population malienne vit avec le VIH. Cependant, seuls 33% des personnes connaissent leur statut sérologique. Bamako aurait le taux de prévalence le plus élevé́ (1,7%), suivi de Ségou (1,3%), Koulikoro (1,2%), Kayes (1,1%) et Sikasso (0,9%).

Le dépistage permet d’améliorer la prise en charge thérapeutique des personnes vivant avec la maladie et de supprimer la charge virale

Ce premier décembre, le monde s’apprête à célébrer la 31ème édition de la Journée mondiale de lutte contre le SIDA, sur le thème « Les organisations communautaires font la différence ».

Boubacar Diallo (stg)

Journal du mali

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