Journée de l’Enfant africain : les dirigeants du Continent toujours interpellés
Le Mali, à l’instar d’autres pays du Continent, a célébré, hier mardi 16 juin, la Journée de l’Enfant africain, en hommage aux massacres des enfants noirs Sud-africains de Soweto en 1976.
A travers sa représentation au Mali, Save The Children, une organisation pour la défense des droits des enfants dans le monde, a profité de cette journée commémorative en faveur des enfants africains pour appeler les dirigeants à plus de responsabilité collective pour la défense de leurs droits : «Nous devons agir pour éviter une décennie perdue pour les enfants africains», a posté comme message fort, l’ONG britannique présente au Mali depuis des années.
En effet, le 16 juin de chaque année est célébré la Journée internationale des enfants africains, en hommage aux plus de 10 000 écoliers qui ont manifesté contre la loi sur l’éducation des Noirs à Soweto, en Afrique du Sud, le 16 Juin 1976.
De cette date historique à nos jours, le droit à l’école, à la santé, à une éducation de qualité, sont entre autres des chantiers sur lesquels sont attendus des dirigeants africains pour faire valoir ces droits inaliénables de millions d’enfants africains.
Mais hélas, déplore Save The Children, la pandémie de Coronavirus a plus que jamais dégradé la situation de millions d’enfants à travers l’Afrique :
« La pandémie de COVID-19 a entraîné la fermeture d’écoles à travers l’Afrique, arrêtant la scolarisation de plus de 262,5 millions d’enfants », a déploré l’ONG dans un message rendu public le mardi 16 juin. « Cette situation représente un défi sans précédent pour les gouvernements africains, qui ont la responsabilité de gérer la réponse à la crise et de garantir que tous les enfants africains puissent exercer leur droit à l’éducation », interpelle l’Organisation internationale.
L’ONG note, certes la dégradation de la situation des enfants à cause du coronavirus, mais rappelle aussi que cette pandémie ne saurait faire oublier les retards accusés :
« Bien avant le Coronavirus, l’Afrique subsaharienne avait déjà les taux d’exclusion scolaire les plus élevés, avec plus d’un cinquième des enfants âgés de 6 à 11 ans non scolarisés », indique l’ONG.
Cette situation s’explique, selon Save The Children, entre autres, par l’éloignement des écoles, le coût trop élevé ou encore l’absence pure et simple d’écoles et cela menace le droit fondamental des enfants à apprendre et met en danger l’avenir de plus 3,5 millions d’enfants en Afrique Orientale et Australe.
Il n’est point permis d’ignorer les gros risques auxquels les enfants africains sont exposés, surtout en cette période complexe due à la pandémie du Covid 19 :
« À la fin de la crise d’Ebola, la Sierra Leone a enregistré une augmentation de 11 000 grossesses chez les jeunes filles adolescentes. Les filles enceintes sont susceptibles, le plus souvent, d’abandonner l’école », prévient l’Organisation de défense des droits des enfants qui insiste par la même occasion sur la nécessité que « les enfants les plus vulnérables ne soient pas oubliés ».
L’emblématique président de l’Afrique du Sud, Nelson Mandela, ne disait-il pas:
« L’éducation est l’arme la plus puissante que vous pouvez utiliser pour changer le monde. Le pouvoir de l’éducation peut contribuer à l’édification de la nation et à la réconciliation ». Faut-il voir un symbole quand ce 16 juin, le Président malien, IBK, décide d’instruire l’application de l’article 39, nœud gordien de la crise scolaire au Mali, depuis quelques années ?
Ousmane Tangara
Source: Bamakonews