IOTAgate ou la gestion d’un homme et de son clan : Quand les commissions entravent le développement de la structure
Si tant est que les autorités de la transition placent dans leurs priorités la lutte implacable contre la corruption et la délinquance financière, le cas de l’IOTA devrait les inspirer. Comme d’ailleurs toutes les structures de l’Administration jouissant d’une autonomie de gestion, le contrôle doit être accru afin d’éviter que les structures meurent par la faute de leurs premiers responsables. A l’IOTA la gestion passe de tout commentaire, des commissions fictives pour faire sortir de l’argent au détriment de la majorité des travailleurs et dont un petit clan autour du Directeur général se partage. Il y a quatre commissions toutes budgétivores et non rentables pour l’IOTA comme en témoignent les conditions exécrables dans lesquelles se trouve la structure, qui manque des moyens adéquats pour son bon fonctionnement. Aujourd’hui nous nous sommes intéressés à la commission AMO qui est l’une des quatre commissions mises en place à l’IOTA et qui servent de vache laitière au Directeur général et à son clan.
La transition, par définition est une période pendant laquelle certaines réformes majeures pourraient être menées afin de mettre le pays sur la voie du développement et de la transparence, donc cette période est vraiment propice pour nettoyer le pays des souillures et autres cas graves de malversations qu’elles soient financières ou foncières.
L’IOTA fait partie aujourd’hui des structures qui sont mal gérées et pour cause, la commission AMO mise en place par le prédécesseur de l’actuel Directeur général, Seydou Bakayoko est illégale car elle n’apporte rien à la structure et ne sert qu’à être une source de revenu pour quelques agents choisis en fonctions de leurs affinités avec le Directeur Général.
A titre d’exemple le 07 octobre 2020, le Directeur Seydou Bakayoko a fait sortir 2 925 000, deux millions neuf cent vingt-cinq mille F CFA pour la commission AMO répartis comme suit : le Directeur général lui-même a eu trois cent mille,300 000 FCFA, son adjoint deux cent soixante-quinze mille,275 000 FCFA, ensuite le secrétaire général du comité syndical UNTM de l’IOTA a eu deux cent cinq mille,250 000FCFA, En plus de ces trois neuf autres personnes ont perçu chacune 150 000 FCFA.
Cet exemple est suffisamment illustratif de la gestion chaotique que se livre le Directeur général et son clan. Depuis plus de 16 mois ce genre de pratiques se passe à l’IOTA. En plus de la Commission AMO, trois autres commissions, à savoir la Commission des activités de recettes de l’IOTA, la Commission Pharmacie et la Commission du Conseil d’administration, permettent de faire sortir les maigres ressources financières, qui au lieu de servir à améliorer les conditions de travailleurs des agents ou d’enrichir le plateau technique pour la satisfaction des malades, servent plutôt à enrichir le Directeur Général et son clan.
En définitive, loin de nous le sentiment de nous acharner sur le Directeur Général, mais c’est par souci de transparence et de lutte contre la corruption et la délinquance financière que nous exhortons les autorités à prendre à bras le corps cette rocambolesque gestion afin que la structure, hier fierté du Mali, puisse retrouver son attrait d’antan.
Youssouf Sissoko
Source: Inf@sept