Interview de M. Youssouf Coulibaly, Président du Pôle Politique et Gouvernance du Mouvement Benkan, le Pacte Citoyen.

Comment se porte Benkan, le Pacte Citoyen ?

BENKAN se porte très bien, nous continuons inlassablement l’implantation du mouvement à travers le Pays et aussi au niveau de la Diaspora. Je peux dire que nous sommes assez satisfaits des résultats obtenus en quelques mois en termes d’implantation des organes du mouvement.

Dans une note d’information datée du 11 décembre 2021, vous avez invité les coordinateurs, mandataires et points focaux du Mouvement Benkan à prendre part aux Assises nationales de la Refondation. Qu’est-ce qui a motivé cette décision ?

En effet, en tant que Président du Pôle Politique et Gouvernance du Mouvement Benkan, le Pacte Citoyen et en concertation avec la coordination nationale du Mouvement, j’ai porté cette décision. C’est un acte politique important et j’en ai pleinement conscience. Cette décision que nous avons prise traduit quelque part notre engagement en politique.

Nous avons estimé qu’il était temps qu’une union sacrée de toutes les forces vives de la nation soit créée autour du Mali pour relever les défis que sont : la sécurité, la cohésion, le développement et le vivre ensemble. L’engagement des hommes et des femmes à l’initiative de Benkan était justement une participation au débat public de manière significative pour impacter sur la gouvernance de notre Pays.

Toutes les initiatives nationales qui permettent aux Maliennes et aux Maliens de discuter du bien-être collectif nous impliquent à plus d’un titre. Les assises nationales de la refondation en cours actuellement offre à juste titre, l’occasion de partager notre vision et nos propositions de solutions durables pour soulager nos compatriotes qui vivent depuis quelque temps, dans une indescriptible souffrance liée à la crise multidimensionnelle.

Dans quelles mesures le Mouvement entend participer concrètement à ces Assises ?

Benkan, le Pacte Citoyen est un mouvement qui porte une conviction qui est matérialisée par son nom en Bambara. Nous estimons que rien de solide n’est possible dans la division. Nous acceptons la contradiction dans le débat, mais jamais la division, car chaque sujet de désaccord bien débattu doit trouver un aboutissement non conflictuel. Bien qu’étant un Mouvement récent, Benkan, le Pacte Citoyen est présent dans toutes les régions du Mali à travers des femmes et des hommes engagés pour le Mali. A nos camarades, nous leur avons demandé une participation citoyenne et patriotique. C’est-à-dire être à l’école des autres et soutenir nos propositions de solutions sur toutes les questions d’intérêt national et cela dans la grande courtoisie au bénéfice de nos compatriotes.

A l’issue de ces ANR nous recueillerons les différentes propositions et nous donner les moyens de soutenir le processus de stabilisation en cours dans notre pays.

Plusieurs forces politiques ont décidé de boycotter ces assises, ne pensez-vous pas que cela risque d’affecter le caractère inclusif de cet évènement et avoir un impact sur la légitimité des recommandations qui en découleront ?

Nous ne voyons pas la situation ainsi, nous estimons que la vie politique est caractérisée par des désaccords, mais ceux-ci ne doivent pas conduire à une rupture surtout en cette période délicate pour notre pays. Nous sommes convaincus que la volonté de tous est la même, à savoir trouver une issue heureuse à la crise que traverse notre pays. Chacun y va de sa méthode pour démontrer son engagement. Les autorités sauront prendre en compte les différents avis, même ceux des plus silencieux.

Le Mouvement Benkan est-il en adéquation avec l’ensemble des propositions de réformes portées par ces Assises ?

Comme évoqué, nous n’allons pas aux ANR dans le but de tout acquiescer mais d’agir en fonction de l’intérêt de nos compatriotes. C’est-à-dire soutenir quand il le faut, contredire quand c’est nécessaire et refuser quand c’est utile. Notre participation est motivée par la volonté farouche d’ouvrir le débat et permettre d’évoquer tous les sujets qui concernent notre pays. Nous constatons que beaucoup de propositions sont sur la table. Il s’agit d’un débat citoyen, tout le monde à droit à la parole, nous n’allons pas nous priver de dire les choses en adéquation avec notre conviction, à savoir une société malienne doté d’institutions crédibles pour une gouvernance vertueuse, la prise en compte de nos compatriotes les plus vulnérables grâce à une politique sociale inclusive, lutter contre l’insécurité grâce à des forces de défense et de sécurité rassérénées par une bonne formation et la mise à disposition de moyens matériels et logistiques adéquats. Tout ce travail devra être soutenu par des programmes de développement créateurs d’emplois pour les plus démunis. A notre entendement, les propositions de réformes à l’heure actuelle ne sont pas figées. A l’issue des ANR, il y aura une synthèse et nous verrons si les propositions les plus pertinentes ont été retenues. Nous n’affirmons pas avoir à nous seuls la légitimité de désigner les propositions pertinentes, mais nous faisons preuve de bon sens pour trouver les meilleures propositions afin de peser dans la balance en leur faveur. Nous respectons le jeu démocratique de la majorité et nous souhaitons que les propositions crédibles soient majoritaires.

Source: Malijet